Origine et histoire de l'Église Sainte-Marie-de-l'Assomption
L'église Sainte-Marie-de-l'Assomption se situe dans le quartier de La Torre, sur la commune de Peille, dans les Alpes-Maritimes. Sur le plan religieux, la paroisse de Peille avait été partagée entre plusieurs autorités : une partie dépendait du couvent Sainte-Marie placé sous les chanoines de Saint-Ruf, l'abbaye de Saint-Pons possédait l'église Saint-Siméon d'Ongran inférieur depuis 1078, et Ongran supérieur dépendait du chapitre de la cathédrale de Nice. Sainte-Marie, ancienne collégiale, fut l'objet de multiples revendications entre ces institutions. Dès 1114 le pape Pascal II inscrit l'église parmi les biens de l'évêque de Nice Pierre; cette possession est confirmée ensuite par Honorius II et Innocent II, puis de nouveau par Lucius II en 1144. En 1143 une sentence arbitrale contraignit l'abbaye de Saint-Pons à céder à la cathédrale de Nice l'église de Peille et celle de Sainte-Thècle. Aux XIIe et XIIIe siècles l'église passa sous la dépendance des chanoines de l'ordre de Saint-Ruf d'Avignon, succession attestée par une bulle d'Anastase IV qui mentionne une occupation antérieure par des prêtres séculiers puis par les Templiers, et confirmée par d'autres bulles papales. Les différends sur les dîmes et les possessions entre l'évêque de Nice et l'abbé de Saint-Ruf furent réglés par des arbitrages et des bulles papales successives qui affirment les privilèges de l'ordre et protègent les biens de Sainte-Marie. Au XIVe siècle, après la ruine de l'église paroissiale, Sainte-Marie devint le siège de la paroisse. La bulle d'Innocent VIII recense au XVe siècle les biens dépendant de l'église, dont certains avaient été saisis par l'évêque de Vintimille, les vicomtes de Nice et l'abbaye de Saint-Pons. Un décret d'Innocent X de 1654 mit fin à la canonique de Saint-Ruf à Peille et imposa le service paroissial par des prêtres séculiers, conflit qui se termina en faveur de l'évêque ; le couvent fut supprimé en 1670 et ses locaux servirent ensuite de logement aux curés jusqu'en 1870, date à laquelle ils furent évacués pour vétusté et remplacés par un nouveau presbytère et un hôpital. Architectoniquement, l'édifice conserve une nef romane du XIIe siècle et une nef gothique du XIIIe siècle, cette dernière ayant été agrandie au XIVe siècle pour former le collatéral nord, probablement lors de la transformation en église paroissiale; une communication a été aménagée entre les deux nefs et la nef romane a été rehaussée. Le clocher est surmonté d'une flèche pyramidale de style roman lombard, et l'intérieur livre des traces de peintures murales des XVIe et XVIIe siècles. Parmi les décors figure un retable de Notre-Dame du Rosaire avec prédelle, retouché, où est lisible la signature Bertone Honoratus Niciae, 1479, Xbre. L'église Sainte-Marie-de-l'Assomption est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 22 juillet 1925.