Origine et histoire de l'Église Sainte-Marie-de-la-Nativité
L'église paroissiale, dédiée à Sainte-Marie-de-la-Nativité, se trouve à Cabriès dans les Bouches‑du‑Rhône ; ses parties les plus anciennes datent du XIIe siècle. L'édifice, de style roman provençal, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 3 octobre 2012. Implantée à flanc de rocher, à la périphérie de l'enceinte fortifiée, l'église adopte un plan allongé composé d'une nef unique terminée par un chevet plat qui s'appuie sur l'ancienne porte de ville. Cette porte, transformée en clocher, présente un plan carré couronné d'un campanile modeste. Le presbytère occupe une situation particulière au‑dessus de la nef et est accessible depuis la rue du Presbytère ; une fenêtre du presbytère ouvre au‑dessus du porche. L'architecture romane se manifeste par la simplicité du plan primitif, un berceau brisé porté par des arcs doubleaux et de grandes arcades aveugles qui furent percées plus tard pour créer des chapelles ; les bas‑côtés sont postérieurs à la construction du XIIe siècle. À l'origine, la nef comportait trois travées séparées par deux arcs doubleaux reposant sur quatre piliers en pierre romaine ; l'un de ces piliers s'étant écroulé à une date inconnue, il fut rebâti en pierre de Bibémus. Le rocher sur lequel l'édifice est construit affleure du côté gauche. La partie supérieure du chœur, qui devait d'abord former une abside semi‑circulaire avec une voûte en cul‑de‑four, a été agrandie pour recevoir le chœur actuel surmonté d'une voûte en croisées d'ogives réalisée en plâtre plutôt qu'en pierre. Pendant des siècles, l'église a également servi de cimetière : six caveaux ont été découverts sous le parquet. Le joyau du mobilier est un triptyque du XVIe siècle placé au milieu de la nef, dont le panneau central représente la Vierge assise tenant le corps du Christ descendu de la croix ; les panneaux latéraux figurent sainte Catherine, avec le livre, l'épée et la roue, et saint Antoine, tenant le livre, le bâton et la clochette, accompagné du porc traditionnel et des flammes évoquant la protection contre le Mal des Ardents. Dans le chœur se trouve un retable en bois doré du XVIIe siècle abritant une toile montrant une apparition de la Vierge avec l'Enfant. Dans une niche du fond de l'église ont été placées deux statuettes en bois doré du XVIIe siècle représentant saint Raphaël et Tobie ; saint Raphaël est le saint patron de Cabriès et le compagnon guérisseur. On note aussi un tableau du XVIIe siècle représentant saint Michel terrassant le démon, autrefois conservé dans la chapelle Saint‑Michel. Les vitraux modernes, non figuratifs et réalisés en verre antique soufflé dans la masse en 1955, ont été exécutés par le peintre J. Riousse, posés par le maçon G. Feraud et montés sur une armature réalisée par les frères Rossi, de Saint‑Antoine.