Origine et histoire de l'Église Sainte-Marie
L'ancienne église Sainte-Marie de Sainte-Marie-aux-Anglais se situe dans le Calvados, au Mesnil-Mauger, sur le territoire de la commune de Sainte-Marie-aux-Anglais, associée à Mézidon Vallée d'Auge. Aucune source contemporaine n'indique la date de construction ; des études dendrochronologiques et des observations architecturales attribuent cependant la nef au XIIe siècle (1145) et le chœur au début du XIIIe siècle (vers 1220). Conçue à l'origine comme chapelle funéraire de la famille de Sainte-Marie, elle conserve dans le chœur des gisants qui représentent probablement des membres de cette famille, dont un descendant resté patron au XIVe siècle. En 1661, César Auguste de Mathan, seigneur et patron, épousa Madeleine de Drosay, dame de Sainte-Marie-aux-Anglais ; sa pierre tombale se trouve dans le chœur. Aux XVIIe et XVIIIe siècles la chapelle devint église paroissiale sous le contrôle de l'évêché de Lisieux, puis, en 1836, les paroissiens demandèrent leur rattachement à des églises plus accessibles ; le bâtiment fut désacralisé et tomba dans l'oubli, menaçant ruine. Inscrite au titre des monuments historiques en 1850, l'inscription fut annulée à la demande de la commune qui souhaitait la détruire comme « ruine », mais le châtelain local, M. de La Porte, la sauva et elle fut réinscrite le 19 novembre 1910. Architectoniquement, la chapelle illustre un roman normand typique : la nef comporte trois travées et le chœur deux travées surmontées de voûtains, et le bâtiment conserve globalement son dispositif primitif du XIIe siècle ; seules deux fenêtres romanes ont été remplacées par des ouvertures gothiques. Le clocher actuel, daté entre 1411 et 1455, n'existait pas à l'origine, comme l'atteste la coupe de la panne faitière. L'édifice est remarquable pour son ensemble de peintures murales, principalement du XIIIe siècle : le chœur présente un cycle marial sur ses voûtains et les murs retracent la vie du Christ, tandis que la nef comporte des scènes civiles liées à la vie religieuse de l'époque, telles que le meurtre de saint Thomas Becket, une attaque de château inspirée des croisades et la décapitation de saint Jean-Baptiste lors du festin d'Hérode ; cet ensemble constitue probablement la plus grande surface peinte de cette époque encore visible en Normandie. Une restauration du clos et du couvert s'est achevée en 2018 ; le clocher, alors en très mauvais état, a été déposé pour une restauration complète. Une seconde tranche de travaux portant sur les décors a débuté en octobre 2023 et doit durer environ deux ans ; pendant cette période, le site n'est pas ouvert à la visite.