Origine et histoire de l'Église Sainte-Marie du Genevrey
L'église Sainte-Marie du Genevrey, parfois appelée Notre-Dame de Genevrey, est située dans l'ancien village du Genevrey à Vif, dans le département de l'Isère. Elle et l'église Saint-Jean-Baptiste sont les deux seules églises encore en activité de la commune et appartiennent à la paroisse Saint-Loup. Considérée, avec la Vierge de la Libération de Varces, comme un sanctuaire marial de la région grenobloise, l'édifice se trouve dans le hameau du Genevrey, au bord de la vallée de la Gresse. Le porche et l'entrée occidentale ouvrent sur une petite place longeant la rue de l'Église. Peu remaniée, l'église présente un style roman sobre, construite en schiste et en tuf. Elle se compose d'une nef unique cernée de deux bas-côtés ; le chœur, percé de trois fenêtres dont une en arc d'ogive, s'ouvre sur la sacristie et le clocher. Une cloche datée de 1551, classée au titre des monuments historiques en 1963, appartient à l'édifice. L'ensemble — église, clocher, porche et intérieur, notamment la nef et le chœur — est remarquablement bien conservé. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 1er décembre 1908 et est considéré comme l'une des églises médiévales les plus anciennes et les mieux conservées de la région grenobloise. Sa construction s'est déroulée en trois phases distinctes : au XIe siècle, au milieu du XIIe siècle, puis à la fin du XIIIe siècle. L'église apparaît pour la première fois dans le cartulaire de Saint Hugues en l'an 1100 sous le nom « ecclésia de Genevrea » et sous le vocable de l'Assomption. En 1801, elle est unie à l'église de Vif, situation que les habitants du hameau supportent difficilement. Après une supplique adressée à l'évêque de Grenoble, Mgr Simon, en 1809, l'édifice est transformé en succursale le 29 avril 1845 avec l'installation d'un curé à demeure, statut qui perdure jusqu'en 1918. Sur le tympan du porche se trouve une fresque presque intacte, la Vierge au manteau, peinte entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle ; elle représente la Vierge protégeant douze personnages agenouillés sous les pans de son large manteau. Cette peinture, variation du thème de la Vierge de Miséricorde, et la fresque de l'église Saint-Étienne de Laval sont les deux seuls exemples connus de la Vierge au manteau dans la région. Devant l'entrée se dresse une croix en pierre du XVe siècle, vestige de l'ancien cimetière et classée monument historique depuis 1911 ; le cimetière actuel a été inauguré en 1886.