Origine et histoire de l'Église Sainte-Marie-Madeleine
L'église Sainte-Marie-Madeleine de Bournel (Lot-et-Garonne, Nouvelle-Aquitaine) se situe sur la crête de la voie romaine reliant Périgueux à Agen, empruntée autrefois par les pèlerins vers Saint-Jacques-de-Compostelle ; Bournel fut une étape de cette route. L'édifice a été construit à la fin du XIe siècle ou, plus vraisemblablement, au cours du XIIe siècle et est dédié à sainte Marie-Madeleine, patronne des pénitents. De cette phase romane subsistent la travée du clocher voûtée d'une coupole sur pendentifs et le mur sud de la nef ; l'abside a été démolie et remplacée par un chevet plat. La dernière travée, couverte d'une coupole, supporte le clocher et précède le chœur rectangulaire. Un bas-côté au nord double la nef et a été remanié aux XVe–XVIe siècles. Le clocher a été mis en défense, probablement pendant la guerre de Cent Ans, et son couronnement ainsi que l'ajout du bas-côté nord datent du XVe siècle ; la charpente en bois actuelle date de cette période. À la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, on attribue la voûte en étoile de la dernière travée du bas-côté nord, les baies du chœur, la partie supérieure du clocher et les deux sculptures du portail représentant une pèlerine et sainte Marie-Madeleine. Vers 1892–1896, des baies de la nef et du bas-côté ont été agrandies ou percées pour recevoir des vitraux, et des voûtes légères ont remplacé le plafond de bois ; les vitraux des baies de la nef et du bas-côté ont été réalisés par Henri Feur vers 1896. En 1912, un affaissement de l'angle nord-est du bas-côté a nécessité la construction d'un contrefort. La façade a été restaurée en 1959 sans modifications notables. L'église a été inscrite au titre des monuments historiques le 7 juillet 1948.
L'architecture intérieure comprend une nef voûtée en berceau sauf la dernière travée, couverte par la coupole sur pendentifs qui porte le clocher, et un chœur rectangulaire ; le bas-côté nord longe la nef. Le clocher présente à son étage supérieur une galerie en bois à claire-voie sur trois faces, surmontée d'une toiture à quatre versants aigus, évoquant les hourds militaires ; son mur ouest loge les cloches dans deux arcades. De nombreuses sépultures, la dernière datée de 1778, ont été alignées sous le dallage et sont aujourd'hui recouvertes par le pavement actuel. Le portail conserve deux sculptures figurant sainte Marie-Madeleine et le buste d'un pèlerin portant un bâton et des coquilles sur son chapeau. La grosse cloche date du XVIIIe siècle (marraine Marie du Rieu, parrain Louis du Rieu) et la petite cloche de 1855, fondues pendant le long ministère de l'abbé Boyer (marraine Nelly de Larmandie, parrain Louis de Larmendie).
Parmi les éléments les plus remarquables se trouvent le chevet, la galerie supérieure du clocher, le portail sculpté, la nef, la coupole sur pendentifs de la dernière travée, le bas-côté nord, la voûte en étoile de la dernière travée du bas-côté et le vitrail de sainte Marie-Madeleine.