Origine et histoire de l'Église Sainte-Marie-Madeleine
L’église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine se dresse sur le Mont Haut, à Mont-Notre-Dame (Aisne), sur un site occupé depuis le haut Moyen Âge. Un chapitre de quatorze chanoines y est installé au milieu du Xe siècle, et plusieurs conciles provinciaux s’y tiennent en 972, 977, 985 et 1023 ; deux évêques de Soissons y sont également inhumés. La tradition attribue l’origine du lieu à une fondation plus ancienne, dite légendaire, au IXe siècle par Girard de Roussillon et son épouse Berthe. La collégiale médiévale fait l’objet d’importants travaux aux XIIe et XIIIe siècles : le chœur circulaire avec déambulatoire et chapelles rayonnantes est reconstruit sur des assises antérieures, puis le transept et la nef ; la façade à trois portails et deux tours, inspirée de la cathédrale de Soissons, est achevée un siècle plus tard. De la première église subsistent huit chapiteaux, probablement issus de la crypte primitive, aujourd’hui conservés au musée Saint-Remi de Reims. L’édifice médiéval subit de nombreuses destructions et réparations : incendies et pillages aux XVIe et XVIIe siècles, démantèlement progressif du chevet et des bâtiments canoniaux au XIXe siècle, et dommages répétés dus aux conflits. Visité par l’empereur Guillaume II le 17 juin 1918, le bâtiment est miné et dynamité par l’armée allemande les 2 et 3 août 1918 ; seules des portions de la crypte et le soubassement du mur ouest du bras nord du transept sont épargnés. Après un déclassement intervenu en 1926 à la suite des destructions, l’église est reconstruite de 1929 à 1933 sur l’emplacement de la collégiale, d’après les plans des architectes Georges Grange et Louis Bourquin. La reconstruction, ambitieuse et considérée comme l’un des plus importants chantiers religieux du département, combine techniques modernes et matériaux traditionnels, et intègre des références architecturales romanes et gothiques tout en adoptant des formes proches de l’Art déco. L’édifice reconstruit, élevé en pierre de taille avec recours au béton armé, est consacré le 23 avril 1933 par Monseigneur Ernest-Victor Mennechet. Le décor intérieur rassemble un répertoire varié : sculptures (chemin de croix, chaire) d’Ernest Sediey, fresques d’Eugène Chapleau, vitraux d’après des cartons de René Bour réalisés par le maître-verrier Jacques Damon, et ferronnerie signée Marcel Decrion. Un dépôt lapidaire aménagé dans la chapelle de la Vierge permet de présenter la plupart des éléments sculptés dispersés en 1918. L’église, en forme de croix latine coiffée d’un dôme, se distingue par une importante surface de vitraux illustrant notamment les Noces de Cana, l’Assomption, la Dormition et l’Immaculée Conception, ainsi que par son volume élevé d’environ 63 mètres. Elle a connu des protections successives au titre des Monuments historiques : classée à la fin du XIXe siècle, déclassée après la guerre et à nouveau protégée à la fin du XXe siècle. Le cimetière attenant contient, entre autres, la tombe de Marie-André Poniatowski.