Origine et histoire de l'Église Sainte-Marie-Madeleine
L'église Sainte-Marie-Madeleine du Bellay-en-Vexin, située au centre du village dans le Val-d'Oise, est une paroisse catholique d'origine romane dont le plan cruciforme a peu changé malgré de nombreuses campagnes de travaux. Sa structure associe une nef-grange romane remaniée, la base du clocher qui sert de croisée du transept, un croisillon sud reconstruit en chapelle gothique rayonnante, une chapelle nord flamboyante en deux travées et un chœur carré de style Renaissance. L'intérêt principal réside dans les chapiteaux romans de la base du clocher, issus de plusieurs campagnes et visibles surtout depuis l'intérieur, tandis que la voûte et les colonnettes datent de la fin du XIIIe siècle. L'aspect extérieur sobre, dominé par un clocher en bâtière richement décoré et par deux portails dont l'un est aujourd'hui bouché, témoigne surtout de la période rayonnante. Classée monument historique depuis 1965, l'église est aujourd'hui en bon état mais les célébrations y sont rares, la paroisse étant affiliée à une plus vaste paroisse de Magny-en-Vexin. L'édifice occupe l'ancien cimetière du village, où subsiste une croix de pierre gravée de 1643, et forme un ensemble remarquable avec la ferme de l'hôtel-Dieu voisine, manoir classé depuis 1913. La date exacte de la fondation paroissiale reste incertaine; des études anciennes la situent au milieu du XIIe siècle et la présentent dédiée à sainte Marie-Madeleine. Aux XIIe et XIIIe siècles la cure et une partie des dîmes furent l'objet de donations et de conflits entre la famille locale du Bellay et l'abbaye Saint-Martin de Pontoise, des litiges qui se prolongent pendant plus d'un siècle. Les éléments romans de la base du clocher, notamment des arcades en plein cintre et leurs chapiteaux, pourraient remonter à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle, tandis que l'apparition de l'arc brisé dans la région après 1125 conduit certains spécialistes à situer la transformation de la base en croisée du transept vers 1140. À la fin du XIIIe siècle la chapelle dite de la Vierge remplace le croisillon sud roman et la base du clocher est revoûtée dans un style rayonnant, avec l'adjonction de faisceaux de colonnettes aux angles. La chronologie du clocher suscite des avis divergents chez les auteurs, certains proposant une construction à la fin du XIVe siècle et d'autres une datation plus ancienne; des trompes visibles à l'intérieur témoignent d'un projet de flèche octogonale inachevé. Durant la période rayonnante la nef reçoit de nouveaux portails et certaines fenêtres sont percées ou modifiées; au début du XVIe siècle le croisillon nord est remplacé par une chapelle flamboyante et le chœur est rebâti dans un goût de la Renaissance. Des interventions ultérieures incluent des réparations du plafond et du chœur vers 1720, l'ouverture de passages berrichons en 1750 qui ont endommagé les contreforts du clocher, puis des travaux de sacristie et de vitrerie en 1857. L'église conserve une nef non voûtée et des parties voûtées d'ogives dans les autres espaces; la base du clocher présente une cohabitation visible d'éléments romans et gothiques, avec arcades en plein cintre et en tiers-point reposant sur tailloirs et faisceaux de colonnettes. Les chapiteaux romans, sculptés de palmettes, feuilles d'acanthe, rinceaux et quelques figures humaines ou monstrueuses, sont de grande qualité; d'autres chapiteaux de la fin du XIIIe siècle affichent un décor de feuillage plus stylisé. La chapelle sud rayonnante présente un remplage orné d'un grand hexalobe encadré de colonnettes et une niche d'autel peu profonde largement prise par le retable; la chapelle nord en deux travées et le chœur montrent des remplages et des profils d'ogives caractéristiques des périodes flamboyante tardive et Renaissance. À l'extérieur, le beffroi visible sous le toit en bâtière est percé de paires de baies abat-son en tiers-point encadrées par colonnettes et frises de crochets, et des têtes sculptées en saillie animent les faces du clocher. Le portail occidental, mutilé, et le portail latéral nord, aujourd'hui bouché, portent des traces de moulures et d'un tympan largement disparu; la façade ouest, simple et scandée par bandeaux, révèle la hauteur primitive des murs romans. Le mobilier comporte plusieurs pièces remarquables et classées : la cloche datée de 1535, un grand tableau de retable de Charles-Alphonse Du Fresnoy représentant l'Adoration des bergers, un tableau de la Madeleine pénitente attribué traditionnellement à Jean-Baptiste Santerre, ainsi que des sculptures dont une Vierge de Pitié du XVe siècle et une statue de sainte Madeleine. La cloche, restaurée à la fin du XXe siècle, porte un décor en bas-relief et une inscription mentionnant son nom; certaines œuvres anciennes ont été déclassées ou ont disparu. Depuis l'érection du diocèse de Pontoise, la paroisse du Bellay est desservie par les prêtres du secteur pastoral du Vexin ouest et les messes dominicales s'y tiennent de manière irrégulière; depuis 2012 une communauté religieuse, la communauté Mère du Divin Amour, est implantée au Bellay.