Église Sainte-Opportune d'Almenêches dans l'Orne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise gothique

Église Sainte-Opportune d'Almenêches

  • Le Bourg
  • 61570 Almenêches
Église Sainte-Opportune dAlmenêches
Église Sainte-Opportune dAlmenêches
Église Sainte-Opportune dAlmenêches
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Église Sainte-Opportune dAlmenêches
Église Sainte-Opportune dAlmenêches
Église Sainte-Opportune dAlmenêches
Crédit photo : Romain Bréget - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

1ère moitié XVIe siècle, 2e moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Clocher et portail : inscription par arrêté du 27 septembre 1948 ; Eglise, à l'exclusion du clocher et du portail inscrits (cad. AH 93) : inscription par arrêté du 9 mars 1993

Origine et histoire de l'Église Sainte-Opportune

L'abbaye Notre‑Dame d'Almenêches est une ancienne abbaye bénédictine de femmes située à Almenêches (Orne). Le clocher et le portail sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 27 septembre 1948 ; l'église, à l'exclusion de ces éléments, est inscrite depuis le 9 mars 1993. Fondée vers la fin du VIe siècle — certains récits la situent au VIIe siècle parmi les monastères liés à saint Évroult —, elle fait partie des plus anciennes fondations de la région. Le monastère fut détruit par les invasions normandes ; les restes de sainte Opportune furent alors transportés à Moussy et placés dans une chapelle qui donnera plus tard l'église de Moussy‑le‑Neuf. Refondée par Roger II de Montgommery en 1066, l'abbaye reçut d'importants domaines et le patronage de plusieurs églises voisines. Emma de Montgommery, sa première abbesse connue, dut faire face à des rivalités familiales : des biens accordés en Angleterre furent enlevés et Robert de Bellême incendia le monastère en 1102, qu'Emma rebâtit par la suite. Un incendie accidentel en 1157 entraîna une nouvelle reconstruction sous l'abbesse Mathilde. En 1178, une bulle du pape Alexandre III confirma à l'abbaye de larges bénéfices et droits, en France comme en Angleterre, ainsi que le droit d'exploiter du bois dans la forêt d'Almenêches et l'indépendance dans l'élection de l'abbesse. Les visites de l'archevêque Eudes Rigaud au milieu du XIIIe siècle relèvent des difficultés de discipline et conduisirent à des changements de gouvernement ; à cette époque le revenu et l'endettement de la maison sont également mentionnés. Des confirmations de droits se succèdent au XIIIe siècle, puis un incendie de 1308 détruit l'église, le monastère et le bourg, emportant une partie des titres. Pendant la guerre de Cent Ans, le roi d'Angleterre Henri V prit puis restitua certains droits ; aux alentours de 1450 l'abbaye perd ses possessions en Angleterre. La réforme liée à l'esprit de Fontevraud s'instaure ensuite, avec l'adoption d'une règle adaptée et l'intervention du cardinal Philippe de Luxembourg ; seize religieuses venues de Belhommer vinrent restaurer l'observance. Grâce au soutien de personnages tels que Marguerite de Valois et à l'action d'abbesses comme Louise de Silly, l'abbaye connut des campagnes de reconstruction, notamment une église rebâtie en 1583. Au XVIIe siècle, Louise II Rouxel de Médavy fonde le prieuré de la Place à Argentan (1623) et plusieurs prieurés se détachent ; la maison d'Argentan finit par devenir plus importante et prospère qu'Almenêches. En 1736–1737 Louis XV ordonna le transfert des religieuses au prieuré d'Argentan ; l'église abbatiale resta toutefois à Almenêches et devint église paroissiale au milieu du XVIIIe siècle (1753–1755 selon les sources). À la Révolution les moniales furent dispersées et l'église employée à la fabrication du salpêtre. De la communauté monastique il ne subsiste aujourd'hui que quelques murs et l'église elle‑même, qui a subi plusieurs campagnes de restauration. La nef, le transept et le clocher actuels datent d'une reconstruction menée de 1534 à 1550 ; le chœur a été repris en 1674. La crypte de saint Godegrand fut détruite et remplacée en 1692 par un tombeau destiné à conserver la mémoire des saints patrons. Une restauration menée par l'architecte Ruprich‑Robert entre 1864 et 1887 a porté sur la partie proche de l'autel ; en 1879 l'abbé Durand restaura l'ancien chœur devenu nef et fit réapparaître une grille, découvrant alors un cœur en argent attribué à Louise de Médavy. Un nouveau pavement effaça plusieurs pierres tombales ; en 1890 la grande fenêtre à cinq baies du XVIe siècle, jusqu'alors murée, reçut un vitrail figurant les quinze mystères du Rosaire. Les autels du XVIIe siècle sont signés CHAUVEL FECIT 1679 ; le maître‑autel et les autels de chapelles présentent des compositions peintes par Charpentier et un retable en pierre et marbre orné de statuettes et de bas‑reliefs représentant scènes bibliques et figures saintes, dont saint Étienne, saint Laurent, Abraham, Melchisédech, les quatre Évangélistes, ainsi que saint Évroult et sainte Opportune. La succession des abbesses est bien documentée de la fin du XIe siècle jusqu'à la Révolution, parmi lesquelles figurent Adélaïse, Emma de Montgommery, Louise de Silly et plusieurs membres des familles de Médavy. Les armes conservées pour l'abbaye sont d'azur à une Notre‑Dame d'argent.

Liens externes