Origine et histoire de l'Église Sainte-Pierre
L'église Saint-Pierre d'Heilly se situe au centre du village d'Heilly, dans la Somme, à l'est de Corbie. Elle est érigée dans l'enclos d'une ancienne chapelle dédiée à sainte Anne, patronne du village ; jusque'au XVIIIe siècle, l'église se trouvait dans l'enceinte du château d'Heilly. À la fin du XVIIIe siècle, la famille de Choiseul-Gouffier fit reconstruire l'édifice pour le recentrer dans le village ; selon les sources, les dates mentionnées sont 1776 ou 1778–1780. Endommagée pendant la Première Guerre mondiale, elle a été restaurée durant l'entre-deux-guerres, puis de nouveau entre 2014 et 2016. L'église a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 11 juin 2001.
De plan rectangulaire, l'édifice présente une nef unique prolongée par un chœur en demi-cercle à trois pans et, sur la gauche, une chapelle seigneuriale. La façade-écran, en pierre et d'inspiration néo-classique avec des décors d'influence classique et baroque, s'organise sur deux niveaux. Elle ouvre par un portail encadré de pilastres, surmonté d'une haute fenêtre rectangulaire et d'une horloge, et coiffée d'un clocher en ardoise ; des fenêtres à sommet arrondi et des volutes complètent la composition, ainsi qu'un cadran solaire.
À l'intérieur, la nef unique succède à une travée d'entrée qui abrite la tribune et l'accès au clocher. Les grilles du chœur sont attribuées au ferronnier Jean Veyren. Treize verrières réalisées par le maître‑verrier amiénois Pierre Pasquier ornent l'édifice, certaines datées de 1938 ; une verrière de l'entreprise In Vitraux (Anciens Ateliers Cagnart) a été ajoutée en 2018. L'église conserve plusieurs œuvres protégées au titre d'objet : un groupe sculpté en bois peint du XVIIe siècle représentant sainte Anne et la Vierge, une statue en bois bruni de saint Vincent de Paul (XVIIIe siècle, attribuée à Jean‑Baptiste Carpentier), des statues de la Vierge à l'Enfant, de saint Pierre et de saint Paul (XIXe siècle), ainsi qu'un maître-autel en marbre et une crédence en bois et marbre. Deux toiles figurent également parmi les objets protégés : une Mise au tombeau (huile sur toile du XIXe siècle, provenant de Ribemont‑sur‑Ancre), inscrite le 10 mai 1983, et une peinture du XXe siècle intitulée Le curé de la commune d'Albert fuyant avec Notre‑Dame de Brebières.
Le clocher abrite trois cloches : la plus ancienne, nommée « Adélaïde », date de 1780 ; en 1817 furent installées deux autres cloches, « Adélaïde » et « Sidonie », si bien que deux cloches portent le même nom.
