Origine et histoire de l'Église Sainte-Rictrude
L’église Sainte-Rictrude, dédiée à sainte Rictrude, est située à Marchiennes dans le département du Nord. Depuis le Moyen Âge, une église paroissiale entourée d’un cimetière se trouvait à proximité de la place, à l’écart de l’abbaye bénédictine ; cette ancienne église, datée du XIVe ou du XVe siècle, fut fragilisée par la foudre qui atteignit son clocher en 1742 et jugée trop petite pour la population. Par ordonnance de l’évêque d’Arras en date du 8 octobre 1779, la pratique du culte y fut interdite et la reconstruction fut décidée la même année et confiée à l’architecte lillois Jacques-François-Joseph Lesaffre. Après le transfert du cimetière à l’extérieur de la ville en 1785, les travaux commencèrent à la fin de 1786 et le gros œuvre fut achevé lorsque, le 18 décembre 1790, la tour s’effondra sur la nef, stoppant les travaux. Après la Révolution, l’architecte lillois B. A. Dewarlez-Lepers prit en charge la reconstruction des voûtes et de la tour ; les travaux furent adjugés en 1811 et achevés en 1815, mettant fin, selon les sources, à trente-cinq ans sans lieu de culte. Dewarlez dessina également le mobilier dont seules subsistent les stalles et la clôture qui les surmonte, tandis que l’aménagement intérieur et l’ameublement furent complétés ou renouvelés tout au long du XIXe siècle. En 1864, l’architecte tourquennois Charles Maillard conçut une décoration architecturale intérieure plus riche : voûtes, arcs et baies furent ornés d’un décor de plâtre. La façade, dessinée par Lesaffre, repose sur un soubassement en grès et s’élève en brique, associée à des pierres calcaires blanches d’Hordain et du Tournaisis ; elle relève d’un courant néoclassique. La façade et le clocher furent restaurés en 1902‑1903 et, lors du conseil municipal du 20 mai 1903, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » fut gravée sur le fronton. L’édifice a été inscrit aux monuments historiques par arrêté du 6 mai 1992. Le clocher a fait l’objet d’une restauration en 2001; la façade a été refaite de mars à août 2011 pour un coût total de 181 354 €, réparti entre la réfection des pierres et la couverture, et l’orgue a été remis en état. Enfin, le 3 janvier 2018, la moitié nord de la toiture du clocher a été arrachée par la tempête Eleanor.