Origine et histoire de l'Église Sainte-Rosalie
L'église Sainte‑Rosalie, ou Notre‑Dame‑de‑l'Assomption, de Tourrette‑Levens (Alpes‑Maritimes) est une église de style baroque du XIIe siècle ; elle est considérée comme la plus ancienne de la région et est consacrée à sainte Rosalie, patronne protectrice du village. En 1048, Rostaing d'Apt, seigneur de Tourrette, donna une grande partie de ses biens au castrum et les églises à l'abbaye de Lérins. Dès le XIe siècle, il existait une église à l'intérieur du castrum, probablement à l'emplacement de l'ancienne chapelle des Pénitents, ainsi qu'une autre église peut‑être située à l'emplacement actuel ; l'abbaye Saint‑Pons de Nice possédait aussi une église au quartier du Colombier. Au XIIe siècle, l'église fut reconstruite au pied du vieux village avec une nef et une abside voûtée en cul‑de‑four, en retrait par rapport aux murs de la nef. Elle porta d'abord le vocable de saint Sauveur ou de la Transfiguration, puis la dédicace à la Vierge lui fut associée, de sorte qu'à partir de 1656 elle apparaît dans les actes sous les deux titulatures saint Sauveur et Sainte Vierge. En 1661, un indult pontifical lui attribua le nom de Sainte‑Marie‑de‑l'Assomption, nom qu'elle conserva. Après l'épidémie de peste de 1631, la paroisse se mit sous la protection de sainte Rosalie de Palerme ; l'autel de Sainte‑Rosalie est mentionné dans des actes à partir de 1658. Un bref du pape Alexandre VII daté du 23 mars 1658 accorda l'indulgence plénière à qui visitait l'église dans les conditions requises ; douze prêtres devaient résider à Tourrette, mais six seulement étaient effectivement présents. Au XVIIIe siècle, l'église fut agrandie : en 1722 on ajouta la nef nord en ouvrant de grandes arcades entre de gros piliers, puis en 1792 le curé Doneudi fit édifier la nef sud et surélever la nef centrale ; ces dates figurent sur le portail central (1722) et la porte latérale (1792). Le chœur fut aménagé et la décoration, inspirée du baroque italien, fut réalisée par les Hospitaliers de l'ordre de Saint‑Jean de Jérusalem, auquel appartenait l'église. En 1866, la nef fut prolongée du côté du maître‑autel, l'abside réaménagée et la sacristie construite ; le nouvel autel fut consacré par l'évêque de Nice, Pierre Sola, le 20 juin 1869 et les travaux d'aménagement furent achevés le 29 juin 1872. La cloche de 322 kg « Anne Marie Rose », fondue en 1866 par Jacob Holtzer, avait été installée à l'origine dans l'église Sainte‑Anne du Faubourg de Bône en Algérie ; en 1974 elle fut rapatriée et installée à Tourrette‑Levens après la transformation de cette église en mosquée en 1962. L'église a fait l'objet de restaurations à partir de 1999, et les travaux de la seconde restauration ont été inaugurés en 2004. Elle a été inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 15 septembre 1937.