Période
2e quart XXe siècle
 
Patrimoine classé 
L'église Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus d'Elisabethville ainsi que sa parcelle, en totalité, le tout situé place de Louvain, sur la parcelle n° 159, figurant au cadastre section AK, tel que coloré en rouge sur le plan annexé à l'arrêté. Le classement en totalité de l'édifice inclut notamment les éléments suivants : les deux bustes-reliquaires, Sainte Thérèse de Lisieux écoutant ses fidèles et Sainte Elisabeth de Hongrie, se trouvant à la jonction du vaisseau principal et du chœur, le Christ en croix, par Carlos Sarrabezolles, situé dans la nef, le baptistère, situé dans la chapelle des fonds baptismaux, les huit piédestaux, situés dans les collatéraux, les deux confessionnaux : classement par arrêté du 5 mai 2025
 
 
Origine et histoire de l'Église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus
L'église Sainte‑Thérèse de l'Enfant‑Jésus, située au cœur d'Élisabethville à Aubergenville (Yvelines), a été conçue par l'architecte Paul Tournon et élevée entre 1927 et 1928 comme une chapelle votive dédiée à sainte Thérèse de Lisieux et à l'amitié franco‑belge. Elle figure parmi les premiers édifices religieux en béton armé en France et se présente comme la première église entièrement construite et sculptée dans ce matériau, cherchant à concilier art contemporain et formules gothiques. La façade, œuvre majeure de Carlo Sarrabezolles, comporte trente‑cinq statues taillées directement dans le béton frais en quelques semaines et réunit, entre autres, les portraits sculptés, les blasons belge et français, des anges portant des maquettes d'églises et une figure de sainte Thérèse jetant des roses stylisées, ainsi qu'un ensemble formant la Trinité. La ferronnerie du portail est signée Raymond Subes ; la porte, peinte en bleu et ornée des symboles des évangélistes, peut s'ouvrir entièrement pour prolonger la nef lors de cérémonies exceptionnelles. Les vitraux conçus par Marguerite Huré d'après des cartons de Marcel Imbs ont été posés lors des aménagements de 1933 ; ils ont été restaurés et complétés en 1984 par l'atelier de Bruno de Pirey, dont les apports centraux de la nef, réalisés en 1998, représentent des signes du zodiaque. Les peintures murales du chœur, du baptistère et de la chapelle des morts ont été réalisées par Madame Chanteaud‑Chabas et Élisabeth Tournon‑Branly ; le chœur porte une fresque surmontée de la citation « Je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre », associant végétation stylisée, oiseaux exotiques et motifs géométriques qui reprennent le tracé des vitraux. Les côtés de la nef accueillent des sculptures de Bizette et de G. de Koninck représentant plusieurs saints, et un Christ en croix en béton de Sarrabezolles est adossé à l'un des piliers. Derrière l'autel, une sculpture dorée de Lucie Delarue‑Mardrus représente sainte Thérèse avec, à ses pieds, des objets d'enfance mis au jour lors de sa restauration. La chapelle des fonts baptismaux est ornée de fresques d'Élisabeth Tournon‑Branly illustrant des vertus telles que la foi, la charité et l'espérance. Architectoniquement, l'édifice se compose d'une nef unique haute de vingt mètres et coiffée d'une flèche culminant à quarante‑cinq mètres ; ses façades largement vitrées en font une « cage » de verre et de béton, héritière, par tempérament, de la Sainte‑Chapelle. Inscrite au titre des monuments historiques en 1977, l'église a été achetée par la commune d'Aubergenville en 1983 et a bénéficié de travaux de restauration entrepris en 1986 et achevés l'année suivante. Désaffectée par l'Église catholique en 1997, elle a vu la statue de sainte Thérèse réinstallée dans le chœur en septembre 1997 et a accueilli en 1999 l'orgue de l'école municipale de musique. À la fin des années 2010, l'édifice présentait un regain de dégradation et un rapport de 2016 a proposé un programme de restauration ambitieux portant sur la structure et les sculptures en béton, les fresques, les vitraux de Marguerite Huré, ainsi que les installations techniques, l'acoustique et le grand portail en fer forgé. L'église conserve ainsi une valeur patrimoniale et artistique marquée par l'innovation constructive et la collaboration d'artistes majeurs de l'entre‑deux‑guerres.