Origine et histoire de l'Église Saints-Julien-et-Basilisse
L'église Saints-Julien-et-Basilisse de Bram, située au centre du village circulaire sur l'emplacement de l'ancien château, est partiellement classée au titre des monuments historiques depuis le 9 janvier 1932. Si son architecture relève du type des églises languedociennes du XIVe siècle, sa construction remonte au XIIIe siècle et l'existence du lieu de culte est attestée dès le début du XIIIe siècle, l'évêque de Toulouse ayant donné la cure au monastère de Prouille en 1211. L'édifice présente une nef unique de grande ouverture, un chœur et des chapelles insérées entre les contreforts ; la structure du clocher est massive et de plan carré, mais se distingue par sa situation au nord, à l'emplacement d'une chapelle latérale correspondant au chœur. Cette chapelle forme le rez-de-chaussée du clocher et est voûtée d'ogives à clef circulaire ; les diagonaux et formerets retombent en faisceaux. À l'est, une porte donne accès à un escalier à vis logé dans une tourelle latérale carrée. Le premier étage du clocher est une salle voûtée dont les arcs retombent sur des culots sculptés de caractère archaïque ; l'étage supérieur, non voûté, abrite les cloches et s'ouvre à l'ouest sur une petite baie et, sur les trois autres faces, sur trois grandes baies à meneau central dont l'un des réseaux paraît avoir été modifié. Le clocher a été dérasé et le couronnement de la tourelle a été repris, semble-t-il, au XVIIe siècle ; il comporte une petite voûte en briques pleines dans laquelle est scellée une armature de fer portant une petite cloche, tandis que le bandeau de pierre sommitale remonte à l'époque primitive. À l'origine, l'église se composait d'une nef unique de quatre travées bordée de deux chapelles latérales ouvertes dans les deux dernières travées ; au XVIIIe siècle, elle fut agrandie par l'adjonction de bas-côtés tout en conservant les deux chapelles latérales, la dernière travée de la nef, l'abside et le chevet, l'ensemble ayant été voûté d'ogives. À partir de 1855 une travée fut ajoutée à l'ouest, les contreforts furent ornés de pilastres et la nouvelle façade occidentale reçut un porche, une rose et deux ouvertures. La sacristie a été agrandie à partir de 1869 ; l'abside pentagonale et le clocher carré, attribués à la fin du XIIIe siècle, ont fait l'objet d'une restauration entre 2002 et 2010. L'intérieur conserve un retable baroque du XVIIe siècle en bois bichrome et marbre, surmonté de deux colonnes torses et orné au centre d'un tableau de l'Assomption de la Vierge, ainsi qu'un décor mural réalisé par François Ourtal, achevé le 4 avril 1878. Une dalle funéraire en marqueterie de marbre polychrome, datée du XVIIIe siècle et inscrite au titre d'objet par les monuments historiques le 30 septembre 1911, présente en haut les armoiries de la famille de Lordat et, en bas, deux personnages — un ange et la Mort — tenant un parchemin portant une inscription latine qui rappelle Paul-Jacques II (1679-1765) et son fils Joseph-Marie (1725-1765), anciens gouverneurs de la ville et de la cité de Carcassonne. Une plaque commémorative porte les noms de 82 soldats morts pendant la Première Guerre mondiale. Des travaux récents ont porté sur la réfection de l'éclairage en 2016-2017, sur la restauration des façades en 2020 et sur la réfection du toit en 2025. L'église a également été le cadre d'obsèques et de cérémonies locales, notamment une messe en l'honneur d'Albert Sarraut en novembre 1962 et la première messe de Mgr Bruno Valentin en novembre 2022, et elle bénéficie de l'action de l'association "Les Amis de l'église de Bram", fondée en 2015 pour préserver et valoriser son patrimoine. Une galerie photographique documente notamment la dalle funéraire, la façade nord, le chœur, la nef vue du chœur, la plaque commémorative de 1914-1918, un élément du décor de 1878, le square face au portail, les modillons du XIVe siècle au-dessus de l'entrée et le portail lui-même.