Origine et histoire de l'Église Saints-Martin-et-Laurent
L'église Saint-Martin de Salles à Salles-Arbuissonnas-en-Beaujolais (Rhône) est une église catholique classée monument historique par la liste de 1862. Elle se situe dans l'ancienne commune de Salles et était utilisée par les chanoinesses du chapitre local. Le seigneur de Beaujeu céda des terres en 960 et un prieuré bénédictin placé sous l'autorité de l'abbé de Cluny s'établit à Salles. Vers le milieu du XIIe siècle, les moines édifièrent sans doute une église et un cloître, ainsi que les bâtiments conventuels (salle capitulaire, dortoir, parloir, cellier, cantine). L'édifice a été remanié à plusieurs reprises au cours des siècles. De plan en croix latine, il présente les caractères des églises romanes clunisiennes et un sol en pente descendante de l'entrée vers l'autel, accessible par un escalier chantourné. Un riche mobilier et des statues sont inscrits dans la base Palissy depuis 1983. Le portail roman s'inscrit dans un cadre bordé de pilastres et de colonnettes aux chapiteaux ornés de feuillages, surmonté d'une guirlande de petites arcades. Le clocher, érigé dans la première moitié du XIIe siècle et dominant la croisée du transept, est formé de trois niveaux quadrangulaires : une base aveugle, un niveau percé de baies en plein cintre et un étage d'arcature à claire-voie, coiffé d'un toit plat à quatre pans. Les colonnettes d'angle entourant l'arcature évoquent le clocher de Beaujeu. Les extrémités des trois bras du transept sont marquées par des pignons s'élevant d'environ un mètre au‑dessus des toitures ; ils sont couverts depuis 1840 de dalles en pierre de taille, alors qu'auparavant on y trouvait des dalles en pierre de lave ayant remplacé des arcatures lombardes moulurées. La partie circulaire de l'abside est couronnée d'une corniche composée de petites consoles, qui existaient autrefois sur tout l'édifice. Les statues datent du début du XIXe siècle : dans le transept nord se trouvent des figures de saint Martin et de saint Vincent de Saragosse, dans le transept sud une statue de sainte Philomène, et dans la nef à gauche une représentation du curé d'Ars. Les vitraux du chœur, réalisés par Bégule en 1893, montrent au centre le Christ en gloire, à gauche saint Martin et à droite sainte Anne enseignant la Vierge. Le mobilier liturgique répertorié comprend la chaire, le maître-autel, une clôture de chœur en fer forgé ornée de volutes et de perles, des consoles dans le transept nord et des lustres ; la poutre de gloire en fer forgé, datée de la fin du XVIIIe siècle, présente des motifs en spirales et en grecques et porte une statue en bois du Christ en croix. Les chanoinesses ont laissé des traces dans le mobilier : vingt-trois stalles en chêne sculpté du XVIIIe siècle, chacune dotée d'une miséricorde terminée par un gland, une horloge dans le plafond de la croisée du transept qui servait probablement à indiquer les heures de prière, et un vitrail réalisé en 1843 par l'architecte Desjardins représentant la croix stylisée des chanoinesses accompagnée de fleurs et de leur devise. Un tableau de William Adolphe Bouguereau de 1825 représentant la Vierge consolatrice est exposé dans la nef ; l'original se trouve au Louvre.