Église Santa Reparata de Morosaglia en Haute-corse

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise de style pisan

Église Santa Reparata de Morosaglia

  • Le village
  • 20218 Morosaglia
Église Santa Reparata de Morosaglia
Église Santa Reparata de Morosaglia
Église Santa Reparata de Morosaglia
Église Santa Reparata de Morosaglia
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Église Santa Reparata de Morosaglia
Église Santa Reparata de Morosaglia
Église Santa Reparata de Morosaglia
Crédit photo : Pierre Bona - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise (cad. F 166) : inscription par arrêté du 23 juin 1993

Origine et histoire de l'Église Santa Reparata

L'église Santa Reparata se dresse à Morosaglia, en Haute-Corse, à 911 m d'altitude sur un mamelon dominant le village. Elle est accessible par sentiers depuis Convento, Terchini, Rocca Soprana et Rocca Sottana ; depuis la fontaine de Rocca Sottana, il faut compter une dizaine de minutes de marche. C'est une église piévane de style dit « pisane », relevant du roman corse influencé par l'architecture toscane. De plan simple, elle comprend une nef unique prolongée par une abside semi‑circulaire et est orientée selon un axe est‑ouest, l'abside étant à l'est et le portail principal à l'ouest. Les murs, montés en schistes et calcschistes locaux, présentent de nombreux trous de boulins et divers appareillages qui témoignent de remaniements successifs. À l'origine, l'appareillage était très soigné, avec des assemblages presque à joints vifs ; à la base extérieure de l'abside figurent des pierres bleutées sculptées en motif de torsades ou de cordelières. La datation précise reste incertaine en raison des transformations : la première construction serait du VIIe siècle et certaines pierres, réemployées, semblent préromanes. Le linteau de la porte principale et les corbeaux qui le soutiennent appartiennent à cette période préromane. Le tympan monolithe placé au‑dessus du linteau est, selon Geneviève Moracchini‑Mazel, du début du XIIe siècle ; il est orné de deux serpents entrelacés se mordant la queue. La façade occidentale montre le portail avec une porte à deux battants en bois de fabrication récente et le tympan monolithe sculpté, ainsi que l'ajout tardif du clocher. À l'étage supérieur de cette façade, une fenêtre rectangulaire, flanquée de voûtes en arc de cercle, témoigne d'un remaniement sous influence baroque italienne introduite en Corse dès la fin du XVIe siècle. La façade nord conserve l'empreinte d'une ancienne porte obturée et une plaque mortuaire portant l'inscription Pax Sepoltura di prete Desiderio Mariani professore giubbilato e parroco di Morosaglia 1803 - 1873. La façade sud comporte une porte, une fenêtre et une fenêtre‑meurtrière dont le style diffère de celui de l'abside, qui présente elle aussi un appareillage particulier et une fenêtre‑meurtrière. L'église abrite au maître‑autel un polyptyque représentant la Vierge en majesté entre saint Jean‑Baptiste et sainte Réparate, une peinture sur bois de Carli Francesco datée du XVIe siècle, entièrement repeinte au XVIIIe siècle et classée Monument historique. Construite durant la période dite de « paix pisane » sous l'administration de Pise, elle fait partie de ces édifices corses proches des modèles toscans mais marqués par des caractères locaux que l'on qualifie parfois de « roman pisan corse ». Pascal Paoli y fut baptisé. L'église est inscrite au titre des Monuments historiques par arrêté du 23 juin 1993.

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