Égout gallo-romain de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Égout gallo-romain Patrimoine hydraulique

Égout gallo-romain de Clermont-Ferrand

  • Place de la Victoire
  • 63000 Clermont-Ferrand
Crédit photo : Basvb - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Gallo-romain

Patrimoine classé

Galerie souterraine gallo-romaine : classement par arrêté du 1er avril 1952

Origine et histoire de l'Égout gallo-romain

La galerie souterraine gallo-romaine située sous la place de la Victoire, alors considérée comme un égout, a été classée aux Monuments historiques en 1952. Elle s’inscrit dans le vaste réseau de caves creusées dans le tuf qui compose la butte de Clermont-Ferrand, vestige du maar de Jaude. L’éruption du maar, dont l’activité la plus intense s’est produite en quelques jours il y a environ 160 000 ans, a déposé une épaisse couche de tuf volcanique sur les marnes calcaires de la Limagne. Cette roche, relativement tendre à l’excavation mais résistante aux charges, a permis depuis l’Antiquité la création de cavités sur plusieurs niveaux ; les plus anciennes remontent à l’époque gallo-romaine. Le sous-sol comprend des galeries, des puits, des glacières et des puits à neige, ainsi que des cavités qui peuvent être les restes d’un forum romain, longtemps confondu avec un aqueduc. De nombreux puits d’aération, encore visibles aujourd’hui par des plaques grillagées ou vitrées en façade, assuraient la ventilation des caves ; l’accès se faisait souvent par des escaliers extérieurs fermés par des portes à jours. Certaines caves sont reliées entre elles et forment des réseaux ; le plus important, sous l’ancien Hôtel-Dieu, s’atteint par un puits d’une quinzaine de mètres menant à un ensemble de 1,5 à 2 km. Contrairement à une rumeur, il n’existe pas de galerie souterraine reliant la cathédrale à l’extérieur, la cathédrale ne possédant qu’une crypte. La température des caves est quasiment constante autour de 11 °C, avec une hygrométrie élevée, proche de la saturation dans les espaces mal ventilés. Le tuf, roche poreuse à perméabilité variable, est protégé par le bâti et la voirie en surface mais des infiltrations peuvent s’accumuler au-dessus de la couche de marne imperméable, d’où la présence locale de vasques ou de puits pour recueillir l’eau, notamment sous la rue Bardoux. Au fil des siècles, les niveaux construits en rez-de-chaussée sont devenus des sous-sols, conservant des éléments architecturaux médiévaux tels que chambranles, chapiteaux et voûtes. Ces caves ont servi au stockage du vin, comme installations d’affinage de fromages (notamment du saint-nectaire au XXe siècle) et, pendant la Seconde Guerre mondiale, d’abris de défense passive, avec des travaux d’aménagement et un recensement des caves profondes pour accueillir la population. L’association ACAVIC, fondée en 1997, a entrepris l’étude et l’inventaire des caves ; en 2010 elle avait exploré et étudié entre 150 et 200 ensembles, soit environ 20 % du parc sous la butte. Outre la galerie de la place de la Victoire, d’autres caves de la butte sont protégées au titre des Monuments historiques, témoignant de la richesse et de la diversité du patrimoine souterrain clermontois.

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