Construction de l'enceinte Fin XIIe siècle (≈ 1295)
Édification de la fortification pour protéger Paris des attaques.
XIVe siècle
Adaptation de l'enceinte
Adaptation de l'enceinte XIVe siècle (≈ 1450)
Renforcement et modifications pour faire face aux nouvelles techniques de siège.
XVIe siècle
Début des démolitions
Début des démolitions XVIe siècle (≈ 1650)
Début de la disparition progressive des élévations de l'enceinte.
1680
Dernières portes rasées
Dernières portes rasées 1680 (≈ 1680)
Démolition des dernières portes de l'enceinte.
1889
Classement des vestiges
Classement des vestiges 1889 (≈ 1889)
Vingt portions de l'enceinte sont classées monuments historiques.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Vestiges de l'enceinte : classement par liste de 1889
Personnages clés
Philippe-Auguste
Roi de France ayant ordonné la construction de l'enceinte.
Origine et histoire de l'Enceinte de Philippe Auguste
L'enceinte de Philippe-Auguste, réalisée à la fin du XIIe siècle pour mettre Paris à l'abri d'attaques imprévues, est la première fortification connue dont le tracé est précisément identifiable et qui englobe pour la première fois les deux rives de la Seine. Elle répondait au contexte des luttes avec la dynastie angevine ; la forteresse du Louvre, flanquant l'enceinte à l'ouest, constituait la pièce maîtresse d'une défense tournée vers un assaillant attendu depuis l'ouest. La muraille a été édifiée en priorité sur la rive droite, puis sur la rive gauche, et a incorporé des marchés et quartiers jusque-là extra-muros, comme le futur emplacement des Halles sur la rive droite ; elle enferma aussi le quartier Latin sans intégrer certains bourgs développés autour des abbayes. Construite en pierre, la défense se composait de deux parements en moyen appareil reliés par un blocage de moellons et de mortier ; son épaisseur était d'environ trois mètres et sa hauteur moyenne d'environ neuf mètres. Le sommet formait un chemin de ronde dallé, protégé par un parapet crénelé, et la courtine était flanquée à intervalles réguliers de tours semi-cylindriques. Treize portes ouvraient initialement sur la ville ; elles étaient encadrées par de puissantes tours et fermées par des vantaux de chêne bardés de fer. Au total, l'enceinte comportait un grand nombre de tours — 73 au total selon les comptes — et quatre tours d'extrémité importantes, implantées au contact de la Seine pour contrôler la navigation et, au besoin, servir de points d'ancrage à des chaînes destinées à fermer le fleuve. L'ouvrage a été utilisé pendant plus d'un siècle et demi ; au cours du XIVe siècle la rive droite fut doublée et partiellement englobée par l'enceinte de Charles V, tandis que la rive gauche conserva la muraille de Philippe-Auguste plus longtemps. Pour faire face aux nouvelles techniques de siège, le mur fut ensuite adapté : creusement de fossés et arrière-fossés, inondations contrôlées sur certaines portions, renforcement des portes par des barbacanes et installation de cheminements intérieurs pour l'artillerie. À partir du XVIe siècle, des démolitions partielles, la vente et la location des terrains d'enceinte et la transformation des fossés en égouts entraînèrent la disparition progressive des élévations ; au XVIIe siècle les fossés furent recouverts puis remblayés et les dernières portes furent rasées dans les années 1680, rendant l'enceinte largement invisible dans le tissu urbain. L'empreinte de la fortification reste cependant sensible dans la morphologie de la ville : l'orientation de certains alignements et la trace de rues adossées à l'ancien rempart témoignent de son influence sur l'urbanisation médiévale, notamment sur la rive droite et le long des anciens fossés rive gauche (rues des Fossés-Saint-Bernard, des Fossés-Saint-Jacques, Monsieur-le-Prince, etc.). De nombreux vestiges subsistent, souvent intégrés à des constructions postérieures et parfois inaccessibles parce que situés sur des propriétés privées ; la portion la plus longue encore visible se trouve à l'angle de la rue Charlemagne et de la rue des Jardins-Saint-Paul. Vingt portions de l'enceinte sont classées au titre des monuments historiques depuis 1889, et des découvertes archéologiques continuent d'en préciser les éléments et l'implantation dans plusieurs arrondissements de Paris.