Origine et histoire de l'enceinte
Témoignage du développement des fortifications urbaines du XIIe au XIVe siècle, l'ancienne enceinte de la ville de Vézelay (Yonne) constitue une composante monumentale étroitement liée à la puissante abbaye voisine, qui dut se protéger dans cette région de frontière. Élevée au XIIe siècle, l'enceinte a été complétée au XIVe siècle, avec notamment les portes Neuve et Sainte‑Croix, puis légèrement modifiée au XVIe siècle par la reconstruction de la porte Neuve. Le bourg se fortifie dès 1150 et la porte Sainte‑Croix paraît avoir été édifiée à cette époque pour donner accès à l'abbaye. Une phase importante de reconstruction intervient au XIVe siècle, puis une nouvelle porte est édifiée à la fin du XVe siècle : la porte Neuve, protégée par deux tours rondes de douze mètres de diamètre et des murs d'environ trois mètres d'épaisseur, était barrée par deux herses. Après la perte du rôle de place forte en 1723, le démantèlement commence en 1730. Les murs de courtine, qui épousent les contours naturels de la colline, sont conservés au nord et au sud, et la partie la plus ancienne des remparts se situe à l'est, à la jonction de l'enceinte de l'abbaye et de celle du bourg. La muraille s'étend sur environ 1,9 km, mesure en moyenne 2 mètres d'épaisseur et atteint une hauteur proche de dix mètres. Cinq tours datées du XIVe siècle subsistent, mais les murs présentent des fondations insuffisantes. L'examen de l'ouvrage montre que la défense reposait sur un simple chemin de ronde bordé d'un parapet et sur une importante masse de terre côté ville ; on n'y trouve pas les éléments pittoresques habituels des fortifications médiévales tels que créneaux, mâchicoulis, merlons ou archères. Un bourgeois, Étienne Anscelin, surnommé Borbolin, dirigea des travaux de dégagement des murailles en libérant les côtés du faubourg et en élevant plusieurs tours aux angles de l'enceinte. La porte Sainte‑Croix, dont la voûte menaçante a été démolie en 1814, est prolongée par une muraille remarquable par la qualité de sa construction ; elle était bordée d'une esplanade appelée le Mangoneau ou Butte‑du‑Moulin‑à‑Vent, en souvenir du moulin de l'abbaye. Après la haute muraille qui forme la terrasse de Vézelay se trouve un ancien guichet : on y accédait à la poterne par une échelle mobile et, à l'intérieur, un escalier à vis conduisait à la terrasse du guichet, protégée par des créneaux. La muraille se poursuit ensuite jusqu'à la porte Saint‑Étienne, dite ancienne porte du Barle, qui était octogonale en 1569. L'ensemble des remparts bénéficie de protections au titre des monuments historiques : avis de classement du 13 juillet 1875, inscription par arrêté du 23 mai 1995 et classement par arrêté du 20 juillet 1998.