Enceinte fortifiée à Rennes en Ille-et-Vilaine

Enceinte fortifiée

  • 35000 Rennes
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Crédit photo : Pymouss44 - Sous licence Creative Commons
Propriété publique et privée

Période

fin du IIIe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Les parties de l’enceinte urbaine fortifiée, entre la place du Maréchal Foch et la rue de Juillet, à savoir l’ensemble des vestiges en élévation ou enfouis, avec leurs sols d’implantation, de l’enceinte proprement dite (tours, courtines…) et des anciens fossés, figurant d’une part au cadastre, section AC, parcelles n°43, 47 à 52, 58 à 62, 654, 864 à 866, 1156, 1157, 1208, 1210, 1219 à 1222, et d’autre part dans la partie, non cadastrée, de la rue des Portes Mordelaises comprise entre la porte elle-même et la rue de Juillet, selon délimitation du plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 15 octobre 2018.

Origine et histoire

Le terme d'enceinte urbaine désigne trois séries de fortifications édifiées à Rennes entre la fin du IIIe siècle et le troisième tiers du XVe siècle. Ces enceintes se succèdent et se complètent spatialement, mais elles ont subi, notamment depuis le XVIIe siècle, des destructions souvent brutales qui ont réduit leur présence et leur perception dans l'espace public. Aujourd'hui, les éléments encore visibles se concentrent principalement sur deux secteurs de la première enceinte : une section à l'ouest entre la porte Mordelaise et la tour Duchesne, et une autre au nord, place Rallier-du-Baty. D'autres vestiges subsistent en élévation dans des cours privées ou au sein d'immeubles, et de nombreux segments sont conservés sous le sol. Les fouilles menées depuis un siècle et demi, souvent lors de travaux urbains, ont permis d'identifier et d'étudier des portions croissantes des fortifications. Après des opérations de sauvetage au XIXe et au début du XXe siècle, de nouvelles prospections ont repris en 1958 sur la partie méridionale de la première enceinte, au niveau du quai Duguay-Trouin. Plus récemment, le développement de l'archéologie préventive et programmée a renouvelé les questionnements : les secteurs de la rue de Juillet, de la place du Maréchal Foch, de la porte Mordelaise, de la porte aux Foulons et de la place Saint-Germain ont livré des données importantes, grâce à l'association de la fouille et de l'archéologie du bâti, permettant un phasage de l'évolution des ouvrages.

Les remparts de Rennes ont été érigés entre les IIIe et XVe siècles pour protéger la cité ; la première enceinte, née des troubles de l'Empire romain, délimite la Vieille Cité, tandis que deux enceintes successives du XVe siècle englobent la Ville Neuve et la Nouvelle Ville. La rapide progression de l'artillerie à poudre et l'union de la Bretagne à la France rendront toutefois obsolètes ces coûteux aménagements peu de temps après leur achèvement. La première enceinte, construite au sud-ouest de l'enceinte gallo-romaine le long de la Vilaine, aurait mesuré 1 200 mètres pour une surface d'environ neuf hectares ; son mur, principalement en briques, a valu à la ville le surnom d'Urbs rubra. Son appareillage associe une assise de gros blocs de granite d'environ quatre mètres de largeur, un massif d'égalisation en briques, puis une alternance d'assises de briques et de moellons dépassant six mètres de hauteur, la face extérieure étant décorée par des motifs en arête de poisson ou en losange et triangle. Le long de la Vilaine, l'ouvrage était complété par plusieurs lignes de pieux disposés en avant du mur.

Les ouvertures et éléments défensifs font l'objet d'interprétations différentes : certains auteurs évoquent quatre portes et quatorze tours, tandis qu'un dessin contemporain restitue dix tours, trois portes — la porte Mordelaise, la porte Saint-Michel et une « Grande porte » vers la rue de l'Horloge — et deux poternes aux emplacements des actuelles rues du Cartage et Rallier-du-Baty. Jusqu'au XVe siècle, l'enceinte est entretenue et modernisée à plusieurs reprises et réparée après les sièges, avec d'importants travaux aux XIe et XIIIe siècles, notamment la création de fossés appelés fossés Gahier. Au XVe siècle, l'expansion de la population et les risques de pillage conduisent à deux vastes campagnes d'agrandissement qui portent la surface fortifiée à quatorze hectares et donnent lieu à l'ajout de « boulevards » destinés à résister à l'artillerie naissante.

La seconde enceinte, édifiée entre 1421 et 1448 pour protéger les faubourgs orientaux, aménage la rue Neuve, creuse des douves doublées de palissades puis de fortins en bois, avant d'être remplacée par une série de douze tours de pierre reliées par une courtine de huit mètres de haut. La tour Le Bart, œuvre de ces chantiers, atteignait 22 mètres et comportait quatre étages intérieurs ; la porte aux Foulons, inspirée d'une tour du château de Blain, offrait un passage traversant dans une tour de 19 mètres. Dans le même temps, les murs de la Vieille Cité sont restaurés, de même que la porte Mordelaise et la tour Duchesne. La troisième enceinte, construite de 1449 à 1476 pour protéger les quartiers au sud de la Vilaine, enferme un habitat plus lâche et marécageux ; elle comporte douves, muraille de huit mètres d'élévation et tours de 14,50 mètres prévues pour l'artillerie. Des défauts d'exécution et l'emploi de matériaux médiocres sur cette dernière enceinte conduisent, dès 1460, à constater fissures et fragilités qui compromettraient la résistance aux canons. À partir de 1464, des ouvrages avancés en forme de bastions ovales percés de canonnières, appelés « boulevards », complètent la défense des principales portes. Un projet d'une quatrième enceinte est envisagé en 1485 mais abandonné pour raisons financières.

Parmi les éléments nommés des fortifications figurent la tour de la Monnaie, la tour Duchesne (classée au titre des monuments historiques), la porte Mordelaise (inscrite), ainsi que la tour des Carmes, la tour Uguet et la tour Meslin, liées respectivement au couvent des Carmes, à Pierre Uguet et à Martin Meslin dans les sources. La plupart des remparts a été démolie au fil des siècles et les ouvrages plus récents, de moindre qualité, se sont aussi effacés, si bien qu'en surface il reste peu de traces. Sont toutefois conservés un fragment allant de la place du Maréchal-Foch à la rue de Juillet, incluant la porte Mordelaise et la tour Duchesne, et un autre secteur entre les places Saint-Michel et Rallier du Baty ; environ 30 % de l'enceinte nord de la Vilaine subsisterait en sous-sol. Les vestiges situés entre la place du Maréchal-Foch et la rue de Juillet ont été inscrits aux monuments historiques par arrêté du 18 octobre 2018.

La position enclavée des portes mordelaises a réduit leur visibilité dans le centre historique ; des fouilles menées de 2012 à 2015 ont permis d'engager en 2016 des travaux de mise en valeur autour des deux tours, avec la création d'un jardin dans les douves et l'aménagement d'un circuit touristique longeant les remparts jusqu'au square Hyacinthe-Lorette et à la croix de la Mission. Des vestiges sont notamment repérés rue de Juillet et de part et d'autre de la place Rallier-du-Baty.

Liens externes