Origine et histoire de l'enceinte gallo-romaine
L'enceinte gallo-romaine de Nantes est la muraille qui entourait Portus Namnetum, l'ancienne cité aujourd'hui appelée Nantes, et dont subsistent quelques vestiges. Construite à la fin du IIIe siècle, sa fondation inclut des bornes milliaires mentionnant l'empereur Tacite, et son achèvement est attribué à l'empereur Probus. Destinée à protéger la ville lors des invasions de l'Antiquité tardive, la muraille connaît des destructions et des réparations aux IXe et Xe siècles après les attaques normandes; des remparts de terre sont également élevés au milieu du Xe siècle sous Alain Barbe-Torte. Au XIIIe siècle, Guy de Thouars et Pierre Mauclerc font édifier de nouveaux murs, et une grande partie de l'enceinte romaine est alors démolie, tandis que des tronçons le long de l'Erdre et de la Loire subsistent jusqu'à l'époque moderne. L'enceinte s'étendait sur 1 665 mètres et couvrait 16 hectares, depuis le site actuel du château des ducs de Bretagne, vers le nord et la cathédrale, puis à l'ouest le long des rues aujourd'hui nommées Saint-Léonard, des Cordeliers et Garde-Dieu, avant de suivre la Loire jusqu'au Bouffay et de revenir au château. À chaque angle principal se dressait une tour circulaire, des tours semi-circulaires d'environ 8 mètres de diamètre ponctuaient son parcours, et de nombreuses portes et poternes rythmaient la façade défensive. Les parements extérieurs illustrent un appareil caractéristique du Bas-Empire : assises régulières de moellons équarris jointoyés au ciment, blocage intérieur de cailloux et fragments noyés dans un mortier de chaux, ainsi qu'un triple chaînage de briques en façade, technique observée dans tout l'ancien Empire romain et perceptible à Nantes, notamment dans un mur de la chapelle Saint-Étienne. Les fondations et les premières assises sont composées de moellons rugueux, les assises équarries et les lits de briques présentent des hauteurs mesurées différentes selon les secteurs, et les parements intérieurs sont essentiellement en moellons. L'épaisseur de la muraille varie légèrement selon les points, de 3,80 à 4,26 mètres, et sa hauteur oscillait entre 7,5 et 8,5 mètres. Au fil des siècles, plusieurs vestiges visibles au XIXe siècle ont disparu, mais subsistent aujourd'hui des tronçons au cours Saint-Pierre et à la porte Saint-Pierre, dans l'ancien couvent des Cordeliers, ainsi qu'une partie conservée au Musée d'histoire de Nantes au château des ducs. Le plus important fragment conservé se trouve dans la cour de l'école primaire Saint-Pierre, où un pan de mur long de 18 mètres et haut de 5 mètres montre aussi deux passages voûtés percés au Moyen Âge, l'un abritant une petite chapelle. Cette chapelle, située à l'intérieur de l'école, est classée monument historique par arrêté du 27 novembre 1926. Pour approfondir, on peut consulter la bibliographie citée et les ressources en ligne comme la base Mérimée et les collections iconographiques disponibles sur Wikimedia Commons, ainsi que les notices liées au Couvent des Cordeliers, à la Porte Saint-Pierre et à l'enceinte médiévale de Nantes.