Origine et histoire de l'enceinte protohistorique et gallo-romaine et du cimetière mérovingien
La chapelle Saint-Étienne-de-Coldre, de style roman, occupe un éperon rocheux dominant le bassin lédonien et se trouve sur un terrain en indivision entre les communes de Briod, Perrigny et Conliège, dans le Jura. Considérée comme l'une des plus anciennes chapelles de Franche-Comté, une chapelle primitive y est mentionnée en 1157 par Frédéric Barberousse. L'édifice actuel est principalement du XIVe siècle ; le chœur a été reconstruit après 1613 et la façade occidentale, ainsi que son portail, semblent dater du XVIIe siècle. Le site s'inscrit par ailleurs dans un ensemble archéologique important : une enceinte fortifiée, d'origine protohistorique (âge du bronze ou période de Hallstatt), a été occupée et réutilisée à l'époque gallo-romaine, la position stratégique sur l'éperon expliquant cette continuité d'occupation. À proximité immédiate de la chapelle, un cimetière mérovingien a été mis au jour, attestant de l'importance du lieu au haut Moyen Âge et de la permanence de l'occupation entre l'Antiquité tardive et le Moyen Âge. L'histoire du site montre donc une succession d'occupations protohistoriques, gallo-romaines et mérovingiennes, suivies de la construction d'une première chapelle antérieure au XIVe siècle et de l'édification de l'édifice actuel entre le XIVe et le XVIIe siècle. Architectoniquement, l'édifice se compose d'une nef unique datée du XIVe siècle et d'un chœur plus récent, issu d'une campagne de construction au début du XVIIe siècle, la façade occidentale étant probablement du XVIIe siècle. L'intérieur est dépouillé ; le mobilier comprend une Vierge à l'Enfant, une statue de saint Étienne et une statue de sainte, ainsi qu'un autel et un tabernacle en bois peint imitant le marbre et deux candélabres. La chapelle a été reconstruite en 1660 après les dommages causés par l'incendie de 1637, lié à la guerre de Dix ans, et au probable écroulement du clocher-mur. En 1837, le maçon-charpentier Joseph Elie Simonin, qui avait déjà réalisé des restaurations à proximité, est intervenu pour remettre en état un bâtiment laissé à l'abandon ; la chapelle fut inaugurée à la fin de l'année 1837 et la statue du saint y retrouva sa place. Des travaux récents, menés en 2014, ont consisté à refaire complètement la charpente de la nef, à poser des laves de pierre calcaire sur la charpente de la nef et sur la voûte du chœur, et à ravalement des murs. La chapelle et le cimetière attenant sont classés au titre des monuments historiques. Propriété conjointe des trois communes sur lesquelles elle est située, Saint-Étienne-de-Coldre, malgré son isolement, reste un lieu de promenade apprécié offrant un panorama sur les environs.
