Origine et histoire de l'enceinte romaine
L'enceinte romaine de Vienne est l'ancienne fortification gallo-romaine élevée au Haut-Empire après autorisation d'Auguste et principalement sous le règne de Tibère, et témoigne d'une évergésie impériale accordant à la ville une importance particulière. Construite autour d'une partie de la ville antique, elle concerne uniquement la rive gauche du Rhône ; la moitié du tissu urbain antique s'est développée hors des murs. Elle entoure les collines de la rive gauche, notamment le Mont Salomon, le Mont Arnaud, le Mont Sainte‑Blandine et le Mont Saint‑Just, enserrant un territoire évalué entre 200 et 250 hectares. Longue d'environ 7 kilomètres — les estimations variant de 6 km à plus de 7,25 km —, l'enceinte rejoint le Rhône au nord et au sud sans inclure ni protéger les quartiers de la rive droite ni le secteur sud. La muraille, large de 2,5 à 4 mètres et haute d'au moins 8 mètres, était percée de six portes monumentales aujourd'hui disparues et ponctuée d'un grand nombre de tours ; on relève notamment cinquante‑huit tours circulaires disposées dans les vallées pour contrôler les voies d'accès, certaines tangentes à la courtine, d'autres légèrement enfoncées dans celle‑ci. Le tracé couvre des zones urbanisées et des espaces alors non bâtis, les collines étant en grande partie occupées par des jardins et quelques sanctuaires. Une partie de l'enceinte a été réutilisée au Moyen Âge et jusqu'à la fin du XVIIe siècle : l'actuelle rue Boson correspond à la réutilisation de l'axe nord‑sud qui était fermé au sud par la porte d'Avignon. La section de l'enceinte située aux nos 5‑19 cours Brilliers est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 1er mars 1994.