Origine et histoire de l'Enclos paroissial
L’enclos paroissial de Saint-Thégonnec, situé au cœur du bourg dans le Finistère, entoure l’église Notre‑Dame et comprend une porte triomphale, un mur d’enceinte, un ossuaire et un calvaire. Cet ensemble religieux, bâti entre le XIVe et le XVIIIe siècle, figure parmi les monuments les plus visités du département. Le pardon se tient chaque année le deuxième dimanche de septembre. L’église, l’ossuaire et le calvaire sont classés monuments historiques depuis 1886.
L’architecture de l’église est sobre, mais l’intérieur est richement décoré : retables, autels, statues, vitraux et toiles témoignent de son importance artistique. On y trouve notamment un baptistère en chêne sculpté (1675), une chaire à prêcher (1677) et un orgue construit en 1670 par Jacques Mascard, plusieurs fois remanié — notamment par Thomas Dallam entre 1681 et 1683, par Florentin Grimont en 1789 — et reconstruit par Heyer en 1863. L’édifice a été gravement endommagé par un incendie le 8 juin 1998 ; il a été restauré à l’identique entre 1998 et 2005, sauf le retable de Notre‑Dame du Vrai Secours qui a dû être refait. L’association Sauvegarde du patrimoine religieux en vie (SPREV) propose des visites gratuites en juillet et en août, assurées par des guides bénévoles.
La porte triomphale, ou arc de triomphe, est un édifice de style Renaissance en granit de Plounéour‑Ménez réalisé dans l’atelier du château de Kerjean entre 1587 et 1589. Elle se compose de quatre piliers massifs surmontés de lanternes cubiques et de lanternons ; deux échaliers relient les piliers extérieurs et l’entrée centrale est formée par un arc en plein cintre qui était autrefois fermé par une grille. L’arc est orné de trois statues en kersanton : à droite Notre‑Dame du Vrai Secours, à gauche l’archange Gabriel et, au centre, Dieu le Père entouré de deux canons. L’arc de triomphe est classé monument historique depuis 1914 et le mur de cimetière attenant depuis 1928.
L’ossuaire, situé à gauche de la porte triomphale et construit entre 1676 et 1682 par l’architecte Jean Le Bescont, était destiné à la prière pour les défunts et servait de chapelle funéraire et de reliquaire ; il ne contient toutefois aucun ossement. Le fronton triangulaire de la façade porte une statue de saint Paul Aurélien tenant le dragon qu’il aurait capturé à l’île‑de‑Batz, et une Vierge d’argent au sommet du toit fait face au petit clocher. À l’intérieur, le retable de 1685 est dédié à saint Joseph, patron de la bonne mort, et la crypte abrite une Mise au tombeau spectaculaire. Avant la construction de l’ossuaire actuel, deux autres ossuaires existaient au nord du cimetière ; ils furent détruits vers 1850.
Le calvaire, daté de 1610, est le dernier des grands calvaires des enclos paroissiaux ; il était à l’origine peint. De proportion modeste et composé d’un seul registre, il privilégie l’intensité dramatique de la Crucifixion plutôt que le déploiement de scènes supplémentaires. Un fût en granit clair, décoré d’écots évoquant un tronc d’arbre, supporte deux croisillons et la croix de la Crucifixion.