Origine et histoire de l'Enclos paroissial
De l'édifice primitif du XVIe siècle subsistent les deux premières travées de la nef et des bas-côtés ainsi que le porche méridional. Entre 1638 et 1643 fut élevée la travée du transept, puis en 1665 le chœur et l'abside furent reconstruits ; le clocher date de 1723-1735. L'église présente une nef à bas-côtés de trois travées, prolongée à l'ouest par une fausse travée séparée des collatéraux par deux murs pleins, un transept lui aussi flanqué de collatéraux, une quatrième travée au-delà du transept, un chœur terminé par une abside à trois pans et une tour-porche carrée surmontée d'une flèche octogonale avec clochetons aux angles de la plateforme. Les bras du transept et les pans du chœur et de l'abside se terminent par des pignons richement sculptés, dotés de pinacles, de niches et de baies à meneaux ; les sablières intérieures sont décorées et sculptées. L'ensemble comprend en outre un ossuaire et un arc de triomphe qui marquent l'entrée du cimetière. L'enclos paroissial de Sizun, résultat de campagnes de construction étalées sur près de deux siècles, s'est développé durant une période économiquement prospère liée à la transformation et au commerce des toiles ; le chantier, initié par les paroissiens et peut-être soutenu par les Rohan, vicomtes du Léon, comporte trois périodes principales : la fin du XVIe siècle, les années 1660-1700 et le second quart du XVIIIe siècle. La première phase, au dernier quart du XVIe siècle, correspond à une partie de la nef, au porche sud et aux baies sud, à l'arc monumental, à l'ancien ossuaire et à la chapelle des morts ; la seconde couvre le transept, le chœur et la sacristie ; la troisième correspond à l'élévation de la tour-porche occidentale. Certains éléments du bâtiment, comme des sablières et des moellons, remontent au XVIe siècle ou ont été remployés dans l'élévation sud ; le porche méridional est peut‑être daté de 1514 et les fenêtres hautes constituent des lucarnes ornées de décors figurés. La porte sud donnant accès au chœur liturgique semble appartenir aux années 1580. Des agrandissements des bras du transept sont attestés en 1638 et 1639, avec la mention d'un fabricien, Alain Men, et le rehaussement des pignons pour accueillir des retables éclairés latéralement intervient dans la décennie suivante ; en 1655 la hauteur du pignon sud fut modifiée pour recevoir le retable sud du sculpteur Jean Berthouloux, tandis que le pignon nord porte la date de 1646. La reconstruction du chœur, datée 1659-1665, a été conduite par les maîtres Guillaume Kerlezrou et Jean Le Bihan, artisans et tailleurs de pierre, assistés de Charles Bescond et du maître-charpentier Guillaume Prigent ; Le Bihan a sculpté les armoiries des Rohan. Le mobilier monumental, comprenant orgues, fonts baptismaux, cinq retables et une armoire à bannières, a été installé entre 1630 et 1680. La tour-porche occidentale, datée de 1728-1735, porte la date et le vantail de la porte ouest est daté de 1728. L'ossuaire, édifié entre 1585 et 1588, a vraisemblablement servi d'abord de dépôt d'ossements puis, dès le début du XVIIIe siècle, de chapelle dédiée à sainte Marguerite pour le culte des défunts, fonction attestée par des inscriptions et par la présence d'un bénitier et d'une grande baie. L'arc monumental, construit vers 1585-1590, faisait office d'entrée au cimetière et de lieu de prédication ; l'élargissement de la route à la fin du XIXe siècle a réduit l'enclos au sud-ouest et conduit à la suppression de plusieurs marches de l'escalier d'accès à la terrasse sur arcades. La sacristie date d'environ 1700 et sa partie supérieure a fait l'objet d'une restauration récente.