Période
limite IXe siècle Xe siècle, XIIe siècle, limite XVe siècle XVIe siècle, XVIIe siècle
Patrimoine classé
Le tertre et fossé annulaire de la motte ; le sol correspondant à l'emprise de l'ancien enclos de la motte : ancienne basse-cour et fossé ; certaines parties de la terrasse du donjon et des ruines des constructions élevées au nord-ouest du donjon sur la terrasse ; les fossés du donjon et la chaussée qui les enjambe au sud ; le sol correspondant à l'emprise de l'ancienne basse-cour du donjon ; la tourelle subsistante de l'entrée de l'ancienne basse-cour du donjon (cad. ZH 30, 31, 33, 34, 51 à 63) : inscription par arrêté du 8 août 1991 ; Les parties construites et non construites du site castral (cad. ZH 59 à 62, 100, 102, 105, lieudit Château de la Tour) : classement par arrêté du 10 octobre 2008
Origine et histoire de l'Ensemble castral de Vèvre
L’ensemble castral de Vèvre, implanté dans un vallon du Pays-Fort, présente une longue continuité d’occupation qui se manifeste du IXe siècle jusqu’au XVIIIe siècle. Le site associe une motte de guet au sud, un habitat seigneurial élevé sur une plateforme au nord et une vaste basse-cour entre les deux, témoignant de la naissance des petites seigneuries et de l’évolution territoriale qui préfigure le système féodal autour de l’an Mil. Les premières mentions de la famille de Vèvre datent de la première moitié du XIe siècle ; cette lignée, peut‑être d’origine normande, s’implante en Berry après les troubles du Xe siècle et dépendait de la seigneurie des Aix-d’Angillon et des Sully. Des fouilles menées en 2004 ont montré que la tour de pierre élevée à la fin du XIIe siècle a été construite sur les vestiges d’une demeure aristocratique plus ancienne, dont la présence pourrait remonter à la fin du IXe ou au début du Xe siècle. Au cours de la seconde moitié du XIIe siècle fut édifié, près de la motte primitive, un donjon quadrangulaire en pierres, exemple tardif de donjon roman, entouré d’une terrasse fortifiée et de fossés en eau qui protégeaient aussi la basse-cour ; des constructions postérieures y furent accolées. Les archives de la fin du XIIe siècle montrent un lien avec Hugues II de Vèvre ; marié à Béatrix de Menetou-Salon, il et son épouse s’installent à Vesvre entre 1192 et 1202, mais les actes indiquent que Béatrix signe en 1202–1203 comme domina et tutrice de leur fils, ce qui laisse penser qu’Hugues II était décédé ou absent au moment où la seigneurie fut exercée. Le site est traditionnellement organisé en trois éléments distincts : la motte et la basse-cour (datées des Xe–XIe siècles), la Tour (fin XIIe–début XIIIe siècle) et une ferme datée du début du XVIe siècle. La motte est un tertre tronconique d’environ 7 m de hauteur, de près de 48 m de diamètre à la base et de 22 à 24 m au sommet ; ses fossés, encore visibles sur moitié de la circonférence, atteignent 3 m de profondeur et sont souvent gorgés d’eau en hiver. Placée à l’angle sud‑ouest de la basse‑cour, la motte était vraisemblablement surmontée d’une tour de guet en bois et permettait la surveillance des voies et des carrefours environnants. La basse‑cour, de forme ovale, présente un grand axe d’environ 200 m et une largeur d’environ 80 m ; son périmètre est encore marqué par un fossé et, au nord, par un court tronçon de rempart conservé. Une petite agglomération était établie à l’intérieur de cet enclos, la « ville de Vesvre » étant mentionnée en 1274, ainsi qu’une chapelle dédiée à saint Julien au XIIe siècle. Le fossé originel conserve un bras bien conservé là où celui de la motte et celui de l’enclos sont juxtaposés ; le secteur nord de la basse-cour a été remblayé avant le XVIIe siècle. La tour rectangulaire, élément le plus remarquable, a été récemment protégée contre les intempéries et les dégradations ; la grange et le colombier attenants ont fait l’objet de restaurations en 2012 et 2014, et la motte a été acquise par la commune. Le site est aujourd’hui géré par l’Association des Amis de la Tour de Vesvre.