Origine et histoire
L’ensemble des roches gravées de la Vallée d’Or comprend 76 blocs de roche volcanique répartis en six concentrations, portant au total 258 gravures et 26 polissoirs. Les motifs, très stylisés, reprennent le répertoire amérindien antillais, avec une prédominance de visages et de figures aux corps « emmaillotés ». La découverte de mobilier archéologique, notamment des haches et des céramiques, indique une occupation liée à la période saladoïde (300–600 après J.-C.) et des occupations plus récentes à l’ouest du site. Plusieurs sites ornés sont recensés sur la commune de Trois-Rivières et cinq de ces ensembles ont reçu une protection au titre des monuments historiques. Les premières mentions anciennes de roches gravées datent de 1640 lorsque les religieux Raymond Breton et Armand de la Paix signalent des vestiges à l’embouchure de la rivière du Carbet. Selon Henry Petitjean Roget, les religieux ne se sont guère intéressés aux vestiges enfouis en Guadeloupe, et les premières recherches archéologiques ne prennent réellement leur essor qu’au début du XIXe siècle. La première mention écrite connue est publiée en 1848 par F. Langin, puis des pétroglyphes sont signalés en 1885 par Otis Tufton Mason dans un rapport pour la Smithsonian Institution. En 1949, Émile Revert, chargé de mission par le Musée de l’Homme, entreprend les premières fouilles sur le site de Morel avec son assistant Guy Lassère ; des poteries y sont excavées et le docteur Landillon poursuit ensuite les travaux. Des recherches pluridisciplinaires récentes, initiées en 2015 sous la direction de J. Monney, ont montré que les sites ornés du littoral, dont fait partie le parc archéologique des roches gravées, étaient probablement utilisés par plusieurs groupes pour l’approvisionnement en eau lors de trajets interinsulaires ou lors de rassemblements périodiques. Le parc archéologique des roches gravées, situé près du centre de Trois-Rivières, a été créé en 1975 à la suite du classement du site en 1974 et est géré par le conseil général de la Guadeloupe depuis 1981 ; il occupe environ un hectare et rassemble une vingtaine de roches portant plus de 230 gravures et des polissoirs. Un éboulement dans la partie haute du parc lié à un séisme en 2004 a entraîné des travaux de rénovation. Le site de l’Anse des Galets, découvert en 1995, regroupe neuf roches gravées et deux polissoirs à proximité d’une source et du littoral ; il a été inscrit en 2003 puis classé en 2012. L’ensemble des roches gravées de la Vallée d’Or a été inscrit au titre des monuments historiques par un arrêté du 3 décembre 2008. D’autres ensembles ornés de la commune, notamment les roches gravées de l’Anse Duquéry et celles de la rivière du Petit Carbet, ont été inscrits en 2013 ; le dernier est situé le long du cours de la rivière du Petit Carbet.
