Ensemble des deux tumulus à chambres dolméniques, appelés tumulus du Montiou à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Tumulus

Ensemble des deux tumulus à chambres dolméniques, appelés tumulus du Montiou

  • D55
  • 79120 Sainte-Soline
Tumulus du Montiou à Sainte-Soline
Tumulus du Montiou à Sainte-Soline
Tumulus du Montiou à Sainte-Soline
Tumulus du Montiou à Sainte-Soline
Ensemble des deux tumulus à chambres dolméniques, appelés tumulus du Montiou
Ensemble des deux tumulus à chambres dolméniques, appelés tumulus du Montiou
Ensemble des deux tumulus à chambres dolméniques, appelés tumulus du Montiou
Ensemble des deux tumulus à chambres dolméniques, appelés tumulus du Montiou
Ensemble des deux tumulus à chambres dolméniques, appelés tumulus du Montiou
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Ensemble des deux tumulus à chambres dolméniques, appelés tumulus du Montiou
Ensemble des deux tumulus à chambres dolméniques, appelés tumulus du Montiou
Crédit photo : Regissierra - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

Ensemble des deux tumulus à chambres dolméniques, appelés tumulus du Montiou (cad. ZM 67) : classement par arrêté du 11 août 1986

Origine et histoire du Tumulus du Montiou

Daté du 4e millénaire (Néolithique moyen), le tumulus du Montioux (parfois orthographié Montiou) fait partie d’un ensemble de trois tumulus voisins, désignés A, B et C, situés sur la commune de Sainte‑Soline (Deux‑Sèvres). Auguste‑François Lièvre mentionne le site en 1889 ; en 1894 l’abbé Métais signale la découverte d’un couteau en silex. L’exploitation du site comme carrière en 1920 a entraîné la découverte d’une petite chambre annexe. Après une fouille clandestine en 1975, une opération de sauvegarde a été menée, puis Roger Joussaume et Georges Germond ont réalisé une fouille archéologique en 1980‑1981 qui a permis notamment de mettre au jour un petit cairn ovalaire au sud‑ouest du tumulus A, baptisé tumulus B. Le tumulus C, de plan arrondi et situé à environ 250 m au nord‑est du tumulus A, n’a pas été fouillé et a été complètement arasé par les cultures. Le tumulus A a été restauré et classé au titre des monuments historiques en 1986.

Le tumulus A présente un plan quadrangulaire d’environ 50 m de long sur 22 m de large en moyenne, et une belle façade appareillée en calcaire, orientée est‑sud‑est / ouest‑nord‑ouest, au sud. Cette homogénéité architecturale suggère une construction réalisée en une seule fois ou sur une courte période. Les fouilles ont permis d’y reconnaître quatre dolmens, numérotés I à IV, disposés d’est en ouest. Le cairn possède une arête axiale rectiligne de section triangulaire large d’environ 6,50 m à la base, formée de blocs superposés en deux pentes ; elle se termine à l’est par un amoncellement de blocs moins réguliers. L’extrémité ouest de cette arête a été en grande partie détruite par l’exploitation moderne, mais des arêtes secondaires, s’appuyant sur l’arête centrale, compartimentent le cairn transversalement. La construction n’est pas strictement symétrique, les couloirs d’accès aux dolmens étant plus longs à l’ouest, et la hauteur primitive du cairn ne dépassait probablement pas la hauteur actuelle de plus de 0,25 à 0,40 m.

Le dolmen I est un dolmen en « Q » à chambre polygonale précédée d’un long couloir courbe de 11 m de long, d’une hauteur maximale d’environ 1,30 m sous dalle ; ses parois alternent orthostates et murets en pierre sèche. La transition du couloir à la chambre est marquée par une large porte monolithique en forme d’arche, avec une pierre de seuil qui termine le dallage du couloir. Il ne subsiste que trois orthostates sur les cinq ou six qui encadraient la chambre à l’origine ; ces piliers, soigneusement bouchardés et parfaitement jointifs, mesurent 2,20 m de hauteur. La première dalle à droite en entrant est une stèle anthropomorphe à deux épaulements d’où apparaît une tête. La table de couverture de la chambre a disparu et a été remplacée par une dalle de béton lors de la restauration.

Le dolmen II est également un dolmen en « Q » à chambre quadrangulaire, légèrement plus vaste que celle du dolmen I et de type angoumoisin ; tous ses orthostates ont disparu. Sa chambre est pourvue d’une porte taillée dans une dalle verticale dont il ne reste que la base, et son couloir, de conception analogue à celui du dolmen I, est rectiligne. L’entrée du couloir d’un troisième dolmen a été reconnue à environ 10 m plus loin, et l’existence d’un quatrième dolmen est suggérée par la découverte d’ossements dans la masse du tumulus. La petite chambre funéraire découverte en 1920 comportait seulement trois dalles verticales.

La couche archéologique du dolmen I, très perturbée par la destruction de la couverture, n’a livré que des os isolés correspondant à dix‑huit individus différents ; des inhumations primaires ont été mises au jour dans le couloir. Le mobilier comprend des outils en silex, des éléments de parure (perles en variscite, défense de sanglier) et des tessons de poterie. Dans le dolmen II, le couloir contenait des dépôts d’ossements témoignant d’une réutilisation, tandis que la chambre renfermait les restes de vingt‑deux individus liés à plusieurs utilisations au cours du temps ; le matériel lithique comprend notamment deux haches en roche dure parfaitement polies, et les éléments de parure comprennent des perles discoïdes en calcaire et des coquillages perforés. Une hache a été trouvée à l’entrée du dolmen IV. Un os issu du dolmen II a été daté entre 3375 et 3855 av. J.‑C., et la construction du tumulus A pourrait avoir débuté entre 4000 et 3500 av. J.‑C. Le matériel archéologique recueilli correspond à plusieurs cultures du Néolithique moyen et du Néolithique récent.

Les principales références sur le site comprennent l’inventaire de Georges Germond (1980), des articles de Germond et Marcel Bizard publiés en 1984 et 1987, ainsi qu’un ouvrage de Roger Joussaume (2016) ; des images et documents sont également disponibles sur Wikimedia Commons. Pour compléter la documentation, on peut se reporter aux études sur les sites mégalithiques des Deux‑Sèvres, à la liste des tumuli protégés aux monuments historiques et aux portails consacrés au mégalithisme, aux monuments historiques et au département des Deux‑Sèvres.

Liens externes