Ensemble épiscopal de Lodève dans l'Hérault

Patrimoine classé Patrimoine religieux Palais des Évêques

Ensemble épiscopal de Lodève

  • Allée de la Résistance
  • 34700 Lodève
Ensemble épiscopal de Lodève
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Ensemble épiscopal de Lodève
Crédit photo : Clem Rutter, Rochester Kent - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée ; propriété d'une association diocésaine

Frise chronologique

Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
500
600
700
800
900
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
Ve siècle
Attestation du diocèse
VIIe–VIIIe siècles
Premiers vestiges
1290-1318
Édification du chœur
Milieu du XIIIe siècle
Construction du clocher
XVe siècle
Ajout de chapelles
1573
Destruction par les protestants
1634-1643
Reconstruction de la nef
1667
Réédification du palais épiscopal
1735-1744
Travaux du palais épiscopal
1779
Ajout d'une aile sud
Fin du XVIIe siècle
Reconstruction du cloître
1856
Ajout de vitraux
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

L'ancien palais épiscopal, actuel hôtel de ville (cad. AC 10) , à l'exception des parties classées : inscription par arrêté du 15 octobre 2003 - L'ensemble épiscopal en totalité, y compris les sols ; cet ensemble comprend, outre l'ancienne cathédrale, actuelle église paroissiale Saint-Fulcran, déjà classée, le rez-de-chaussée de l'ancien palais épiscopal, actuel hôtel de ville (à l'exclusion du premier étage) , le sol de ses anciens jardins, actuel jardin public, et de sa cour d'honneur, l'intégralité du bâti ancien (datant de l'ancien régime) notamment les anciens bâtiments claustraux, sacristie, presbytère, cloître, salle Saint-Louis (ancienne salle capitulaire) , bâtiment sud dit "immeuble Barral" (à l'exclusion de l'aile ajoutée à l'époque contemporaine au nord-ouest de ce bâtiment) , ainsi que l'ancienne maison canoniale, dite de la "canourgue" située 5, rue du 4-Septembre (cad. AC 37 - ancienne maison canoniale -, 10 - ancien palais épiscopal -, 1, 2 - sacristie, cloître et salle Saint-Louis -, 3, 4 - les autres anciens bâtiments claustraux avec le presbytère -, 5, 6 - le reste des anciens bâtiments claustraux - ; AD 223, 224 -anciens jardins épiscopaux -) : classement par arrêté du 27 juin 2005

Personnages clés

Roger de Harlay Évêque lié aux campagnes de construction entre 1667 et 1779.
Georges de Souillac Évêque lié aux campagnes de construction entre 1667 et 1779.
Jean‑Félix‑Henri de Fumel Évêque lié aux campagnes de construction entre 1667 et 1779.
Nicolas Desbieures Architecte connu à Pézenas entre 1671 et 1697, auteur d'un devis daté du 28 août 1667.
Philippe II Auguste Roi de France ayant confirmé la possession de la seigneurie de Lodève par les évêques en 1188.
Innocent III Pape ayant confirmé la possession de la seigneurie de Lodève par les évêques en 1202.
Pierre Frotier Évêque de Lodève assassiné en 1207.
Michel Le Bœuf Évêque portant le titre de comte de Montbrun en 1423.
Cardinal de Richelieu Responsable de la destruction du château de Montbrun entre 1633 et 1638.
Gaston d’Orléans Personnalité politique liée aux événements de 1632 à Lodève.
Duc de Montmorency Personnalité politique liée aux événements de 1632 à Lodève.
Bérenger I Évêque sous l'épiscopat duquel la grande salle du château épiscopal est entreprise.
Claude Briçonnet Évêque défendant la ville de Lodève en 1573.
Baron de Faugères Commandant protestant ayant pris Lodève en 1573.
René de Birague Évêque à qui le château de Montbrun est rendu en 1577.
Charles de Lestang Évêque capitulant en 1585.
Henri III Roi de France ayant ordonné la démolition d'une tour en 1585.
Henri IV Roi de France ayant demandé la garnison du château en 1596.
Jean de Plantavit de La Pause Évêque élu en 1625, ayant fait construire une demeure à Prémerlet.
Jean‑Georges de Souillac Évêque ayant repris le projet de construction du palais épiscopal en 1733.

Origine et histoire de l'Ensemble épiscopal

L'ancien groupe épiscopal de Lodève réunit la cathédrale et ses dépendances : bâtiments claustraux, presbytère, salle capitulaire, ancien cellier capitulaire, palais épiscopal, jardins et maison canoniale. Le diocèse est attesté dès le début du Ve siècle et les plus anciens vestiges pourraient remonter aux VIIe–VIIIe siècles. Au cours du Moyen Âge, le site connaît d’importantes constructions : un clocher est accolé à l’ancienne église au milieu du XIIIe siècle, le chœur est édifié entre 1290 et 1318, et des chapelles sont ajoutées aux XVe siècle tandis que commencent les travaux du cloître. L’ensemble est pillé et partiellement détruit par les protestants en 1573. La nef est reconstruite à l’identique entre 1634 et 1643 et le cloître est relevé à la fin du XVIIe siècle. Le palais épiscopal fait l’objet d’une première réédification à partir de 1667, puis les travaux sont repris entre 1735 et 1744 avec la création de jardins ; au XVIIIe siècle des aménagements sont apportés, dont une aile de retour sud en 1779. À la Révolution, le diocèse est supprimé et la cathédrale est transformée en magasin à fourrage. Au XIXe siècle des travaux d’embellissement sont réalisés, et les baies du chœur reçoivent des vitraux de Mauvemay en 1856. Les campagnes de construction entre 1667 et 1779 sont liées aux évêques Roger de Harlay, Georges de Souillac et Jean‑Félix‑Henri de Fumel ; un devis daté du 28 août 1667 est attribué à l’architecte Nicolas Desbieures, connu à Pézenas entre 1671 et 1697. Des travaux de restauration sont en cours, notamment la suppression de l’enduit.

Les évêques de Lodève acquièrent la seigneurie de la ville en 1188, possession confirmée la même année par Philippe II Auguste puis en 1202 par le pape Innocent III. Le Consulat apparaît à Lodève en 1202 malgré l’opposition épiscopale ; la cité est alors divisée en huit consulats, chacun représenté par deux élus. Après le meurtre de l’évêque Pierre Frotier en 1207, Philippe Auguste confirme la répression et les sanctions à l’encontre des représentants des consulats en 1210–1211. En 1262, un différend avec le comte de Rodez conduit à une convention prévoyant la remise du palais et des demeures épiscopales au comte pendant les périodes de vacance du siège.

Le château de Montbrun, implanté vers le Xe siècle sur un puech dominant le confluent de la Lergue et de la Soulondre, est mentionné pour la première fois dans une bulle du pape Eugène III datée du 11 avril 1145. Il est inféodé à divers seigneurs puis confirmé comme possession épiscopale (actes de 1167 et 1188) ; le titre de comte de Montbrun apparaît en 1259 et est porté par l’évêque Michel Le Bœuf en 1423. Le château est finalement détruit sur ordre du cardinal de Richelieu entre 1633 et 1638, à la suite des événements politiques liés à l’entrée de Gaston d’Orléans et du duc de Montmorency à Lodève en 1632.

Les évêques acquièrent au XIIIe siècle le village de Saint‑André‑de‑Sangonis, ancien domaine de l’abbaye de Gellone (depuis 1031) et d’Aniane auparavant, et y établissent un castrum pour contrôler les voies locales. La grande salle du château épiscopal est entreprise sous l’épiscopat de Bérenger I (élu en 1280) mais reste inachevée à sa mort en 1284. Le château est pris par les protestants en 1569 ; des décisions de démolition sont prises dans les années 1580 mais n’aboutissent pas de manière définitive : Montmorency ordonne la démolition d’une tour en 1582, puis conserve l’ouvrage malgré des interventions royales et un ordre d’Henri III en 1585, et Henri IV en demande la garnison en 1596 avant qu’il ne soit finalement abandonné.

Lodève est prise par les protestants commandés par le baron de Faugères le 4 juillet 1573 ; Claude Briçonnet, qui défend la ville, se réfugie dans la cathédrale puis s’enfuit, et les assaillants détruisent le palais épiscopal attenant, la nef de la cathédrale et la maison de l’archidiaconat. La paix de Loches du 6 mai 1576 prévoyait le retour des villes aux catholiques, mais des accords politiques et militaires entre 1576 et 1577 entraînent des occupations et restitutions successives : le Consulat est rétabli à Lodève le 6 avril 1577 et les troupes protestantes semblent avoir quitté la ville en décembre 1576 ; le château de Montbrun est rendu à l’évêque René de Birague en septembre 1577 après la paix de Bergerac. Les luttes entre Ligue et royauté dans les années 1580‑1590 provoquent de nouveaux sièges et démolitions : Charles de Lestang capitule le 18 octobre 1585 et se retire à Narbonne, la citadelle édifiée par l’évêque est démolie en mai 1586, et la cathédrale est transformée en place forte par le duc de Montmorency le 20 mai 1590.

Après ces crises, les évêques établissent temporairement leur résidence dans une maison archidiaconale rue Capiscolat, puis Jean de Plantavit de La Pause, élu en 1625, fait construire une demeure au lieu-dit Prémerlet où il s’installe. Le palais épiscopal actuel est construit en deux grandes phases : des lettres patentes de 1665 autorisent une imposition pour financer les travaux, la construction commence en 1667 par l’aile principale, mais s’interrompt à la mort de l’évêque. Le projet est repris par Jean‑Georges de Souillac à partir de 1733, qui obtient 50 000 francs ; les États du Languedoc votent en janvier 1734 une imposition de 10 000 francs par an sur cinq ans pour financer les travaux, décision approuvée en janvier 1735. Les plans et dépenses sont relevés en 1736, un parc est acquis et les ouvrages sont homologués le 11 mars 1744 ; l’épiscopat de Souillac dure dix‑huit ans. Son successeur Jean‑Félix‑Henri de Fumel fait édifier en 1779 l’aile de retour reliant le palais à la cathédrale. L’édifice est depuis 1809 l’hôtel de ville de Lodève.

Le palais et le groupe épiscopal bénéficient d’une protection au titre des monuments historiques : le palais a été protégé dès 1927, puis intégré à la protection de l’ensemble épiscopal comprenant la cathédrale et les bâtiments annexes ; le premier étage a été inscrit le 15 octobre 2003 et le rez‑de‑chaussée classé le 27 juin 2005.

Liens externes