Ensemble fortifié du Portalet (également sur commune de Borce) à Borce dans les Pyrénées-Atlantiques

Patrimoine classé Patrimoine militaire Fort Patrimoine défensif

Ensemble fortifié du Portalet (également sur commune de Borce)

  • N134
  • 64490 Etsaut
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Fort du Portalet
Ensemble fortifié du Portalet également sur commune de Borce
Crédit photo : Myrabella - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public communal

Période

XVIe siècle, milieu XIXe siècle

Patrimoine classé

La totalité du fort du Portalet (cad. Etsaut C 118) ; le fort de Poutou (cad. Borce B 21, 22) ; la route en lacets menant au fort (cad. Etsaut C 118) ; un poste de garde (cad. Borce B 23) ; des fortifications annexes formées par deux traverses (épaulements maçonnés) ; la première traverse (cad. Etsaut C 118) ; la deuxième traverse (cad. Borce B 24) ; le pont d'accès au fort du Portalet, enjambant le gave d'Aspe (cad. Etsaut C 118 ; Borce B 23) : classement par arrêté du 30 novembre 2005

Origine et histoire du Fort du Portalet

L’ensemble fortifié du Portalet, partiellement situé sur la commune de Borce, est un fort de montagne du massif des Pyrénées établi en rive droite du gave d’Aspe, dans la commune d’Etsaut à la limite d’Urdos. Construit sur une falaise dominant le gave et faisant face au chemin de la Mâture, il avait pour vocation de protéger la route du col du Somport. L’ouvrage, composé d’un ensemble de tirs, batteries, casemates, galeries et casernes, est étagé sur environ 150 mètres de dénivelé et constitue l’un des éléments les plus remarquables des fortifications de montagne en Aquitaine. Pour l’essentiel, sa construction s’est déroulée au milieu du XIXe siècle (entre 1840 et 1860) ; les travaux ont été lancés en 1842 et se sont poursuivis jusqu’en 1870, remplaçant l’ancien poste de péage médiéval situé cent mètres plus bas. Établi dans un environnement difficile — rochers, climat et abords du gave — le fort a été bâti pour maîtriser la route du col en cas de conflit avec l’Espagne.

Le site se développe entre 700 et 800 mètres d’altitude, sur un versant raide exposé ouest-nord-ouest à la confluence avec le torrent du Sescoué. On y accède par un pont franchissant le gave puis par une route en lacets ; ce pont se trouve à environ trois kilomètres en amont du centre d’Etsaut, deux kilomètres en aval du centre d’Urdos et à seize kilomètres du col du Somport. Dans la partie basse, une caserne et un pavillon d’officiers occupent deux niveaux ; au-dessus s’élève un fortin constitué de trois bastions armés de batteries pour canons, qui protégeaient autrefois le plateau du Rouglan et le chemin de la Mâture. Des galeries creusées dans la roche, crénelées ou pourvues de meurtrières, couvraient la route venant d’Urdos et du col.

Conçu pour abriter 400 hommes et résister au moins une semaine, le fort a été occupé par le 18e régiment d’infanterie de Pau de 1871 à 1925, puis loué à une colonie de vacances jusqu’en 1939. Sous le régime de Vichy, il a servi de prison politique entre 1941 et 1943 pour des personnalités de la Troisième République, parmi lesquelles Paul Reynaud, Léon Blum, Georges Mandel, Maurice Gamelin et Edouard Daladier ; après l’occupation de la zone libre, ces détenus ont été envoyés en Allemagne et le fort a abrité une garnison allemande. Repris par les maquisards en 1944, il a ensuite servi de lieu de détention pour le maréchal Pétain pendant trois mois, du lendemain de son procès le 15 août 1945 jusqu’à son transfert à l’île d’Yeu le 16 novembre 1945.

Après-guerre, le 18e régiment a réoccupé le site jusqu’en 1952 ; le fort a été démilitarisé en 1962 puis vendu aux enchères en 1966 à un particulier, sans que ses projets aboutissent. Après une période d’abandon, la communauté de communes de la vallée d’Aspe a racheté l’ouvrage en 1999. Le chemin d’accès a d’abord été restauré pour sécuriser la fréquentation ; en 2006 ont été entrepris des travaux de nettoyage de la végétation, de restauration des toitures et des terrasses afin de prévenir les infiltrations, d’autres chantiers étant programmés en fonction des financements pour ouvrir le site au public. Classé monument historique le 30 novembre 2005, il est reconnu comme une des défenses pyrénéennes les plus abouties du XIXe siècle et comme un jalon important s’insérant de manière exceptionnelle dans son environnement paysager.

L’office de tourisme et l’écomusée de la vallée d’Aspe organisent des visites guidées du fort, sur réservation. Depuis juin 2021, une passerelle himalayenne permet aux piétons de relier le chemin de la Mâture au fort. En 2015, le site a servi de lieu d’expérimentation d’un programme de réinsertion permettant à six détenus d’acquérir la compétence professionnelle de maçon.

Liens externes