Origine et histoire de l'Ensemble mégalithique
Les dolmens de l'Isle Briand formaient un ensemble de trois monuments mégalithiques situés au Lion-d'Angers (Maine-et-Loire) ; un seul édifice reste visible aujourd'hui. En 1973, la construction de logements de fonction pour le haras national de l'Isle Briand a entraîné la destruction partielle du site. Une fouille de sauvetage menée par Jean L'Helgouac'h a suivi et le site a été inscrit au titre des monuments historiques en 1976. L'ensemble était grossièrement aligné sur 30 mètres parallèlement à la Mayenne. Le dolmen nord (n° 1), désormais presque entièrement détruit, conservait un cairn à parement partiellement préservé ; au centre subsistaient une grande dalle, sans doute la table de couverture, et un orthostate, tandis que d'autres supports paraissent avoir été constitués de murets en pierres sèches et l'accès à la chambre aurait été côté nord. Le dolmen central présente une table de couverture de 4,20 m de longueur sur 2,50 m de largeur reposant sur cinq supports ; la chambre sépulcrale est rectangulaire, longue de 7 m pour une largeur moyenne de 2,70 m, avec un grand axe orienté NNE-SSO et un couloir d'accès situé au milieu du côté est. Selon Jean L'Helgouac'h, par son architecture ce monument constitue une variante des tombes transeptées de la façade atlantique, à l'instar du tumulus des Mousseaux à Pornic, du cairn de Kerleven à La Forêt-Fouesnant ou de Tuchenn Pol à Ploemeur, et témoignerait d'une progression du mégalithisme armoricain vers l'est. Le dolmen sud était trop endommagé pour que son architecture soit clairement reconnue, mais il était probablement du même type que le dolmen central et peut-être inclus dans le même ensemble de murs. Le dolmen central avait déjà été fouillé illégalement en 1949 par des enfants d'une colonie de vacances. La fouille de sauvetage a permis de recueillir, près de l'édifice sud, un petit mobilier mésolithique attribué à une installation antérieure à l'édification des monuments. Le mobilier néolithique se compose principalement de céramiques — poteries fines à décor géométrique incisé de style chasséen dans le dolmen n° 2, avec des fragments de coupes à socle cubique, et des poteries plus grossières dans le dolmen n° 1 —, d'éléments lithiques (armatures de flèches, dont des tranchantes de type « Sublaine » et une perçante à pédoncule et aileron, ainsi qu'un outillage en silex comprenant un couteau de type pressignien, des lamelles et une hachette) et d'objets d'ornement (une pendeloque en fibrolite polie et trente-six perles discoïdes en séricite). L'ensemble du mobilier indique une occupation du Néolithique moyen, dans la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C. pour le dolmen n° 2, et du Néolithique récent ou final au IIIe millénaire av. J.-C. Les datations radiocarbone des charbons retrouvés fournissent une fourchette comprise entre 3350 av. J.-C. et 3300 av. J.-C.