Période
Néolithique
Patrimoine classé
L’ensemble mégalithique de Roh Vras, composé du dolmen et du menhir de Roh Vras, de deux menhirs et de deux dalles mégalithiques, ainsi que le sol d’assiette des parcelles D 411, D 412, D 413, D 414, D 420, D 421, D 422, D 428, D 429, D 430, D, 431, constituant réserve archéologique. L’ensemble mégalithique de Roh Vras figure au cadastre de la commune section D parcelles n° 411, 412, 413, 414, 420, 421, 422, 428, 429, 430 et 431, représentées sur le plan joint à l’arrêté : inscription par arrêté du 24 juillet 2023
Origine et histoire
Les dolmens de Roh-Vras, également appelés dolmens de Kerran ou Ker-Han, forment un ensemble de deux monuments mégalithiques situés à Saint-Philibert (Morbihan); un troisième dolmen du même groupe a été démonté et transporté dans un cimetière de Meudon pour servir de tombe. En 1886, Félix Gaillard fouille le dolmen le plus méridional alors que le site comprend encore trois dolmens, et en donne en 1892 la description suivante : le dolmen nord compte sept supports et deux tables, le dolmen intermédiaire six supports et une table, et le dolmen sud sept supports avec la table de la chambre en place et la table de la galerie renversée, ce dernier présentant le dallage de la chambre constitué d'une seule grande pierre. En 1896, Jean‑Baptiste Piketty acquiert les pierres de ce dolmen pour en faire une tombe familiale ; malgré l'opposition de Zacharie Le Rouzic, l'édifice est démonté et acheminé par chemin de fer au cimetière des Longs Réages à Meudon, où il est remonté et devient connu sous le nom de dolmen de Ker‑Han. Les deux dolmens restants ont été classés au titre des monuments historiques par arrêté du 20 avril 1927.
Les trois dolmens étaient groupés dans un même tertre et correspondent à des dolmens à couloir ouvrant au sud‑est. D'après la description de Gaillard, deux d'entre eux étaient pourvus d'un dallage au sol : le dolmen nord avec une dalle unique et le dolmen sud décrit comme possédant un « grand dallage », formulation qu'il précise par ailleurs en évoquant une seule grande pierre pour le dallage de la chambre ; selon Le Rouzic, ce dallage était composé de deux grosses dalles. La dalle de pavage du dolmen nord, signalée comme portant une grosse cupule, a également été transportée à Meudon. C'est lors de ce déplacement que, d'après Le Rouzic, on a mis au jour des gravures sur une dalle du dolmen transféré ; l'abbé Breuil décrit pour sa part une hache emmanchée et un grand rectangle aux angles arrondis, motifs visibles sur deux dalles différentes du dolmen reconstitué à Meudon.
Lors de sa fouille du dolmen aujourd'hui déplacé à Meudon, Gaillard signale avoir recueilli, sous le dallage, un vase apode, une hache, deux grains de callaïs et des éléments en silex. Lors du démontage de 1896, Le Rouzic découvre sous ce même dallage une pendeloque en quartz blanc, un fragment d'un gros grain de callaïs, plusieurs éclats de silex et un fragment de sanguine, objets ensuite emportés par M. Piketty. Sous le dallage du dolmen nord, dans une couche de terre jaune parsemée de charbons, Le Rouzic met au jour des ossements humains très friables, une moitié de vase à fond plat en terre noire et quelques objets en silex, dont un nodule percé et trois grattoirs ; cet ensemble est aujourd'hui conservé au Musée de Préhistoire de Carnac.