Ensemble préfectoral à Saint-Lô dans la Manche

Ensemble préfectoral

  • 50000 Saint-Lô
Crédit photo : Xfigpower - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Frise chronologique

Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
0
100
1900
2000
6-7 juin 1944
Destruction du bâtiment
18 juillet 1948
Pose de la première pierre
27 septembre 1953
Inauguration du nouvel ensemble
6 décembre 2019
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

L'ensemble préfectoral comprenant l'hôtel du préfet, en totalité, avec l'emprise du jardin, son mur de clôture, sa galerie de jonction, en totalité ; les façades et les toitures du pavillon du secrétaire général et du bâtiment des services administratifs, tel que délimité sur le plan annexé à l'arrêté et sis place de la Préfecture (cad. AV 104) : inscription par arrêté du 6 décembre 2019

Personnages clés

André Hilt Architecte initial du projet de reconstruction.
Marcel Mersier Architecte ayant repris le projet après la mort d'André Hilt.
Louis Arretche Architecte impliqué dans la reconstruction.
Jules Moch Personnalité ayant posé la première pierre de la reconstruction.
Léon Martinaud-Deplat Ministre de l'Intérieur présent à l'inauguration.
Paul Vera Designer du mobilier intérieur.
Robert Pansart Artiste ayant réalisé le miroir en verre églomisé.

Origine et histoire

L'hôtel de préfecture de la Manche, situé à Saint-Lô, sert de préfecture au département. Il se trouve dans le quartier de l'enclos, à l'intérieur des remparts, et la place de la préfecture est bordée par l'hôtel de préfecture, les services administratifs (ancien hôtel du conseil général) et la cité administrative. Avant la Seconde Guerre mondiale, la préfecture occupait un bel hôtel particulier de style néo-classique, situé entre l'église Notre-Dame et le palais de justice, dans le secteur de la rue du Belle. Ce bâtiment fut détruit à 95 % lors des bombardements des 6 et 7 juin 1944 menés par l'US Air Force, ce qui contraignit la préfecture à fonctionner de manière itinérante : après des étapes à Baudre et Lengronne, elle s'installa à Coutances dans les locaux de l'école normale. Lors de sa visite à Saint-Lô le 10 juin 1945, le général de Gaulle confirma que cet emménagement était temporaire.

La reconstruction des bureaux de la préfecture et de l'hôtel du préfet fut intégrée à un projet d'urbanisme et de remembrement confié dans un premier temps à l'architecte André Hilt. La commission interministérielle avait évalué le financement nécessaire à 160 millions de francs sur trois ans. Après le décès accidentel d'André Hilt en 1946, Marcel Mersier prit la relève aux côtés d'André Clermont et surtout de Louis Arretche. Un premier projet de cité administrative présenté en 1947, aux lignes épurées et toits-terrasses, fut jugé trop avant‑gardiste et retravaillé pour réintégrer colonnes, corniches et toitures à quatre pans en ardoise. La première pierre fut posée le 18 juillet 1948 par Jules Moch. L'ensemble préfectoral fut inauguré le 27 septembre 1953 en présence effective de Léon Martinaud-Deplat, ministre de l'Intérieur, accompagné notamment de Roger Houdet, André Cornu et Henri Larrieu. Par arrêté du 6 décembre 2019, l'hôtel du préfet avec son mur de clôture et sa galerie de jonction, ainsi que les façades et toitures du pavillon du secrétaire général et du bâtiment des services administratifs, ont été inscrits au titre des monuments historiques.

Architecturalement, l'hôtel du préfet ferme l'axe longitudinal de la ville et s'articule avec deux ailes massives destinées aux services de l'État. Sa façade classique en granite est symétrique et ornée de colonnes, bandeaux et corniches, tandis que lucarnes et frontons sont curvilignes et vitrés. Les ailes présentent un double ordre de colonnes tronconiques, inspiré par Auguste Perret. Le mobilier, de style « Art Déco » tardif ou « style 40 », a été conçu par Paul Vera ; le grand salon abrite un lustre de Murano et la salle à manger a été aménagée dans un style fonctionnel aux lignes épurées. Le miroir signé Robert Pansart, réalisé en verre églomisé où une fine feuille d'or ou d'argent est fixée sous le verre et protégée par une seconde couche, illustre ce même goût pour le « style 40 ». La chambre dite du ministre, prévue pour accueillir un ministre de passage, est également décorée dans un esprit Art déco.

Les sources citées comprennent le portail de l'architecture et de l'urbanisme ainsi que le portail du département de la Manche.

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