Origine et histoire de l'Éolienne
L'éolienne de Vaudeurs, située dans l'Yonne, a été conçue pour alimenter la commune, le lavoir et les abreuvoirs publics en eau. Le projet débute en 1922 et la municipalité décide d'acquérir un terrain, de forer un puits, d'établir un réservoir en ciment de 80 m3 et d'y installer une éolienne. Après examen de plusieurs offres, le système Bollée monté sur pylône est retenu ; il s'agit d'un groupe de trois pompes actionnées par une turbine éolienne installée sur un pylône de 18 mètres, avec un moteur de secours à essence prévu. Le dossier est confié en avril 1922 à M. Hodry, agent voyer de l'arrondissement de Joigny ; les établissements Carruelles de Paris, Chêne de Saint-Quentin et la maison Araou de Narbonne sont écartés pour insuffisance de performance ou expériences insatisfaisantes dans le département. Le forage du puits et la construction de l'abri destiné aux pompes et au moteur de secours sont attribués à l'entreprise Jouannet de Migennes, tandis que la construction du réservoir en ciment armé est confiée à la société Les bétons Cimenfer de Montereau. Le devis, estimé à 58 400 francs, est adopté le 22 décembre 1922 ; pour financer l'opération, le conseil municipal contracte un emprunt de 25 000 francs auprès du Crédit Foncier, voté le 8 avril 1923, remboursable sur trente ans par une imposition extraordinaire. Construite en 1923, l'éolienne a fonctionné jusque dans les années 1950 et reste l'une des dernières machines de ce type en Bourgogne. Le réservoir en ciment armé, accolé à l'abri des pompes, a été détruit à la fin des années 1970 lors de la construction de la salle des fêtes, et le lavoir, devenu propriété privée en 1980, a été désaffecté et remanié. En 1989, le conseil municipal décide la restauration de l'éolienne : les travaux de serrurerie sont adjugés à la société Jennetie de Sens, le sablage et la peinture à M. Peynot de Vaudeurs, pour un coût de 80 000 francs financé par un Contrat de pays, un don du Comité des fêtes et le solde pris en charge par la commune. L'éolienne, récemment réfectionnée, est en bon état ; l'ancien abri des pompes, régulièrement entretenu, sert aujourd'hui de local technique, tandis que le puits subsiste sans ses pompes ni son moteur de secours. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques et possède le label « Patrimoine du XXe siècle ».
