Origine et histoire
L'épanchoir de Laudot est un ouvrage de régulation situé au confluent de la rigole de la Plaine et du ruisseau de Laudot (ou Audot), qui apporte les eaux de Saint‑Ferréol. Il admet dans la rigole les eaux de l'Audot et de Saint‑Ferréol, rejette dans le cours inférieur de l'Audot les excédents ainsi que les eaux troubles provenant de la vidange du barrage sans qu'elles ne se mélangent à celles de la rigole, tout en maintenant l'alimentation par la prise du Pont‑Crouzet ; il peut également barrer la rigole pour empêcher la propagation des eaux en cas de crue. Les épanchoirs de l'Audot forment un ensemble original, peu souvent décrits ou représentés. Les détails de taille des pierres sont caractéristiques du XVIIIe siècle et correspondent à la date de 1761 portée sur une pierre de la bordure du mur, au droit de la maison du garde. Ouvrage important et rare, d'une qualité esthétique évidente, l'épanchoir du Laudot est, en bon état de conservation, l'un des rares éléments du canal construits exclusivement en pierre. Les travaux du barrage commencent par le nivellement du terrain en janvier 1667 et la pose de la première pierre le 18 avril 1667 lors d'une cérémonie présidée par l'archevêque de Toulouse. Les travaux s'ouvrent par la voûte de vidange ; en 1670 l'ensemble des voûtes est achevé et, en 1671, sont édifiés les trois murs successifs prévus par Riquet, visibles sur une coupe de François Andreossy. Le granite local, extrait sur place sur les versants du réservoir, est le matériau employé. En 1686 Vauban rehausse la grande muraille de Riquet pour accroître la capacité du réservoir ; le troisième mur est reculé vers l'aval (Mur de Vauban) et les voûtes ainsi que le talus sont prolongés. La mise en eau définitive a lieu en 1694 ; vers 1700, le transport des robinets depuis le Tambour vers la paroi extérieure du grand mur rend la voûte du Tambour inutile, celle‑ci étant noyée. La voûte de la Chambre des Vannes est reconstruite en 1834 et les grilles qui ferment les voûtes datent du début du XIXe siècle. Sur la digue, les petites constructions abritant les installations de régulation de surface ou d'alimentation ont pu être réalisées par Vauban ; en 1743 on reconstruit en pierre de taille les ouvertures de l'épanchoir et, en 1759, une couverture en charpente est prévue sur certains empellements. L'épanchoir du trop‑plein est reconstruit en 1816 et, à partir de 1836, l'épanchoir de La Badorque est remplacé par un dispositif implanté 12 mètres en contrebas, permettant une plus grande chute pour l'alimentation du canal et le jet d'eau dans le parc. Après 1840, un mur d'empattement destiné à contrecarrer les effets de vagues vient compléter le premier mur amont placé dans le réservoir. L'aval de la digue est, à la fin du XVIIe siècle, fortement remanié par l'apport de terres rapportées et demeure dénudé quelques années ; un dessin attribué à Antoine de Niquet indique alors un projet de plantations au revers de la digue destiné à maintenir ces terres. Aux dernières décennies du XVIIIe siècle, l'étanchéité du barrage est une préoccupation majeure : les maçonneries en granite local de mauvaise qualité doivent être consolidées, les filtrations compromettent le talus et imposent des remblaiements et une végétalisation, travaux coûteux qui n'assurent jamais totalement la sécurité. Pour y remédier durablement, l'administration propriétaire envisage la construction d'un mur étanche implanté de façon invisible derrière le grand mur du XVIIe siècle sous le terrassement (projet de 2005), mais cette étanchéité provoque aujourd'hui l'assèchement du talus et met en péril les plantations en aval.