Origine et histoire de l'Ermitage Notre-Dame de Font-Romeu
L’ermitage Notre‑Dame de Font‑Romeu se trouve sur la commune de Font‑Romeu‑Odeillo‑Via (Pyrénées‑Orientales, Occitanie), à environ un kilomètre au nord du centre, sur la route départementale 618 en direction de Bolquère. La découverte d’une statue de la Vierge a fait du site un important lieu de pèlerinage dont les bâtiments actuels, construits et agrandis aux XVIIe et XVIIIe siècles, recouvrent une implantation plus ancienne remontant au milieu du Moyen Âge. Les constructions s’organisent autour d’une cour rectangulaire fermée au nord par la chapelle Notre‑Dame ; la chapelle, achevée au XVIIe siècle (gros œuvre terminé en 1686) et remaniée au XVIIIe siècle, a reçu des contreforts en 1741. À l’extérieur, l’édifice apparaît plutôt sobre ; à l’intérieur se trouve un mobilier remarquable réalisé par le sculpteur catalan Joseph Sunyer au début du XVIIIe siècle, dont le retable du maître‑autel, en partie exécuté entre 1704 et 1707. L’église offre une nef unique prolongée à l’est par un camaril, pièce de 4 m sur 4 accolée à l’église et séparée du chœur par le retable du maître‑autel ; ce petit salon carré, commencé en 1718 par Sunyer et peint par Félix Escriba, est revêtu de boiseries peintes à décor architectural et couvert d’un dôme à lanterneau. Le camaril abrite la statue romane de la Vierge de Font‑Romeu, datée du XIIe siècle, et le mobilier qui l’orne est classé monument historique depuis 1928. L’ermitage compte au total trois retables, dont le plus remarquable est dédié à la Vierge, et une inscription funéraire visible dans le mur face au portail atteste qu’un des fils de Sunyer repose dans l’église. Une fontaine dotée d’une piscine datée du milieu du XVIIIe siècle se trouve à l’extérieur ; elle a été considérée comme source de guérisons miraculeuses, comme l’indiquent de nombreux ex‑votos présents dans la chapelle. Le nom Font‑Romeu, « fontaine du pèlerin », renvoie à cette source et au terme « romeu » qui désignait autrefois le pèlerin. La statue est encore aujourd’hui l’objet d’un rituel annuel : elle est descendue en procession (Baixar ou Despedida) le 8 septembre ou le dimanche le plus proche à l’église d’Odeillo pour l’hiver, puis remontée (Pujar) au printemps, le dimanche de la Trinité, où elle séjourne pendant l’été ; ce rite évoque la transhumance pastorale et la statue présente, peut‑être pour faciliter son transport, un dos creux. Les façades et toitures des bâtiments de l’ermitage, la chapelle avec le décor du camaril et le retable du maître‑autel ont été inscrits au titre des monuments historiques en 1999. Des photographies conservent des vues d’ensemble, de la cour et des arcades, de la fontaine miraculeuse, de l’autel et de la statue, des ex‑votos, ainsi que de l’encensement de la statue par Mgr Turini lors de l’aplec de septembre 2016.
