Ermitage Saint-Guillem de Combret au Tech dans les Pyrénées-Orientales

Clocher-mur Monastère Chapelle Eglise romane

Ermitage Saint-Guillem de Combret

  • 108-110 Saint-Guillem
  • 66230 Le Tech
Ermitage Saint-Guillem de Combret
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Crédit photo : Nicosan66 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIe siècle

Patrimoine classé

La chapelle de l'ermitage, en totalité (cad. A 30) : inscription par arrêté du 7 décembre 2009

Origine et histoire de l'Ermitage Saint-Guillem de Combret

L'ermitage Saint‑Guilhem de Combret est une petite chapelle romane rurale située sur le flanc sud du massif du Canigou, dans les Pyrénées‑Orientales, à égale distance de Prats‑de‑Mollo et du Tech. Le site, mentionné dès le XIe siècle, dépendit à la fin du XIIe siècle du monastère bénédictin Sainte‑Marie d'Arles‑sur‑Tech ; la chapelle, initialement dédiée à sainte Marie‑Madeleine, passa progressivement sous le patronage de saint Guillem. Selon la tradition, un ermite nommé Guillem s'installa en ce lieu et aurait fondé la chapelle ; la légende lui prête plusieurs miracles, dont la forge d'une cloche et la victoire sur un dragon ou des esprits. L'ensemble comprend une habitation accolée à l'ouest de la chapelle, ainsi que des bâtiments désaffectés et un refuge en contrebas. Le site se trouve à 1 330 m d'altitude sur un mamelon dominant d'une cinquantaine de mètres le lit du torrent de la Coumelade et il est entouré par la forêt domaniale du Vallespir. On y accède par une route carrossable puis une piste forestière, ou à pied par plusieurs sentiers balisés, dont le plus court fait trois kilomètres depuis La Llau ; les itinéraires du Tour du Vallespir et du Tour du Canigou passent à proximité. Propriété privée de la même famille depuis plusieurs générations, l'ermitage accueille des randonneurs et sert de refuge ; il n'abrite plus d'ermite depuis 1840 mais reste lieu de rassemblement deux fois par an.

La chapelle, de plan préroman apparent, est orientée est‑ouest ; elle présente une nef unique prolongée à l'est par un chevet plat et une abside presque carrée plus étroite que la nef. L'édifice mesure environ 17 mètres de long sur 7 mètres de large ; les murs, épais d'environ 1,40 m, sont bâtis en moellons grossiers renforcés d'angles en blocs plus conséquents. Nef et abside sont couvertes d'une voûte en berceau brisé sur laquelle subsistent les traces du coffrage ; le toit est recouvert de lauzes semblables aux dalles du sol. Les ouvertures comprennent une porte rectangulaire sur le mur sud, accessible par quatre marches, et quatre petites fenêtres à simple ébrasement dans la nef et l'abside. La porte, de style roman, comporte deux vantaux encadrés de pierres de taille et chacun est muni d'un anneau en fer, l'un de section approximativement rectangulaire, l'autre circulaire. La façade occidentale est surmontée d'un mur‑clocher à une seule baie, apte à porter deux cloches superposées.

La cloche ancienne, en fer forgé et classée monument historique, date des XIe‑XIIe siècles ; elle est conservée à l'atelier départemental de restauration des œuvres d'art à Perpignan, tandis qu'une cloche plus récente, donnée en 1876, reste en place. La chapelle est construite en moellons extraits localement, équarris au marteau et liés par un mortier contenant des fragments de tuiles ou de briques. À l'intérieur se trouve un retable du XVIIe siècle composé de trois panneaux et d'une niche centrale abritant une Vierge à l'Enfant en bois peint, peut‑être d'origine XIVe siècle mais recouverte d'une polychromie du début du XVIIIe siècle. Les peintures du retable illustrent des scènes liées à la dévotion locale, dont sainte Marie‑Madeleine et des images associées à l'ermite Guillem, ainsi que des saints vénérés dans le Vallespir.

Plusieurs objets liturgiques originaires de la chapelle sont protégés : un plat à quêter en laiton du XVIe siècle, un calice et sa patène datables d'environ 1500, une croix de procession, ainsi que des statues et un reliquaire ; tous sont conservés à Perpignan pour restauration et protection. Deux manuscrits médiévaux attachés à la chapelle ont été conservés : un Liber misticus du XIe siècle à la Bibliothèque nationale de France et le « missel d'Arles » de la seconde moitié du XIIe siècle à la médiathèque de Perpignan, ce dernier contenant une miniature de la Crucifixion et une note relative à une poule de censive donnée par l'abbé d'Arles.

Le site est documenté dès l'an 1007 par la mention d'une pausa Guillemi dans un acte de donation au profit de l'abbaye Saint‑Martin du Canigou, et des textes des XIIe au XIVe siècles précisent ses liens avec l'abbaye d'Arles‑sur‑Tech, des concessions forestières et l'autorisation de forges hydrauliques. Les forêts environnantes furent fortement exploitées, contribuant à un déboisement qui ne fut en partie corrigé que par des programmes de reboisement engagés au XIXe siècle et intensifiés après l'aiguat de 1940. Après la Révolution, la chapelle connut un déclin puis des usages agricoles ; selon la tradition familiale, un propriétaire local, M. Sors, la racheta en 1793 et entreprit des réparations, et ses descendants en sont toujours propriétaires. Des ermites sont attestés entre le XVIIe et le XIXe siècle, parmi lesquels Miquel Deltrull, Pere Corominas, Jérôme Rondoni, Joseph Falgos et Climent Orri, ce dernier mort en 1840 et honoré localement par une croix portant l'inscription de 1818.

L'ermitage a fait l'objet d'études aux XIXe et XXe siècles et d'évocations littéraires ; il a été restauré en 1982 et bénéficie depuis de mesures de protection et de campagnes de restauration, dont le classement d'objets en 2003 et l'inscription de la chapelle au titre des monuments historiques en 2009. Une association de sauvegarde créée en 2012 coordonne l'entretien et la restauration, tandis que le refuge voisin, acquis par la communauté de communes en 2013, a été rénové et inauguré en 2015 pour renforcer l'accueil des randonneurs sur le Tour du Canigou. La chapelle conserve une fonction cultuelle locale : la messe y est célébrée lors des aplecs traditionnels, le 28 mai pour saint Guillem et le 22 juillet pour sainte Marie‑Madeleine, accompagnée de chants et de la distribution de petits pains bénits.

Liens externes