Ermitage Sainte-Catherine à Cambes en Gironde

Ermitage Sainte-Catherine

  • 33880 Cambes
Ermitage Sainte-Catherine
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Ermitage Sainte-Catherine
Crédit photo : E. Piganeau - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1523
Fondation de l'ermitage
1534
Achèvement des fresques
1668
Ajout de peintures
21 novembre 1973
Inscription aux Monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Les parois décorées de peintures murales (cad. AH 68) : inscription par arrêté du 21 novembre 1973

Personnages clés

Jacques Peyron Seigneur de Fouilloux-en-Arvert et fondateur de l'ermitage en 1523.
François Ier Personnage barbu représenté sur une fresque, rappelant les portraits du roi.
Jehan de Lardi Probablement un donateur, mentionné dans une inscription près d'une fresque.
Dom Michel Gasquet Titulaire de l'ermitage en 1645, lié aux réformes et à la gestion de l'ermitage.
Dom Charles Martin Dernier titulaire de l'ermitage en 1645, avant son abandon progressif.

Origine et histoire

L'ermitage Sainte-Catherine se trouve sur la commune de Cambes, en Gironde, creusé dans une grotte d'une falaise à quelques centaines de mètres à l'est de l'église. La chapelle rupestre, orientée nord‑est et d'un plan triangulaire, a été aménagée à partir d'une cavité naturelle et creusée dans le roc. Trois accès étroits, taillés dans la paroi, desservaient l'ermitage ; seule l'ouverture centrale est encore praticable aujourd'hui. La nef mesurait environ 10 mètres de profondeur sur 3 mètres de hauteur ; au fond se trouvait l'autel principal et un second autel contre le mur nord. À l'entrée existaient une cacuelle et un tronc pour recueillir les aumônes, puis plus tard un portail surmonté d'une statue de sainte Catherine, aujourd'hui démolis. La chapelle s'accompagnait d'une maison et d'un jardin et fait l'objet d'une inscription aux Monuments historiques le 21 novembre 1973.

Les parois et les voûtes sont ornées de fresques dont le style et la nature permettent de les dater vers 1525-1535, époque de Jacques Peyron, qui fonda l'ermitage en 1523 et fit richement décorer la grotte ; la décoration peinte était, selon source, achevée en 1534, avec des compléments au XVIIe siècle (une date 1668 figure sur l'une des parois). L'ensemble le plus remarquable se situe dans l'ancien sanctuaire, aménagé en abside à fond plat et couvert d'une voûte en arc surbaissé : une grande mandorle contient Dieu le Père assis sur une nuée, tenant le globe et bénissant, entourée du tétramorphe peint dans quatre disques où figurent les emblèmes des évangélistes.

D'autres peintures occupent les murs selon un plan figé par les lettres A à L. À droite (A) est représenté un personnage barbu en vêtement bleu semé de fleurs de lis, rappelant les portraits de François Ier ; à côté (B) apparaît une figure nimbée d'un homme se présentant à une femme assise, peut‑être l'apparition de Jésus à Marie de Magdala sous la figure d'un jardinier ; on lit en dessous l'inscription JEHAN DE LARDI, probablement le nom d'un donateur. Près de ce groupe se remarque un ange (C). Des fragments d'anges (E et F) ont été rejetés par un éboulement hors de leur emplacement d'origine. Au‑dessus d'une maçonnerie sont peints une suite d'évêques et de religieux en draperies rouges et bleues (G). Sur le mur nord, au‑dessus d'un autel enfoui, figurent plusieurs assises de maçonnerie dont chaque pierre porte le monogramme IHS et deux écussons accolés indiscernables (H et I). Du même côté, trois têtes de morts sont associées à trois personnages à cheval, dont l'un porte une robe bleue garnie d'hermine, motif proche du Dit des trois morts et des trois vifs (J).

L'étroit couloir d'entrée orienté au sud‑ouest est décoré de peintures bien conservées montrant à gauche un intérieur d'église du XVIe siècle où un prêtre, aidé de deux acolytes, célèbre la messe ; l'autel y est flanqué d'écussons dont l'un porte d'azur à trois tours d'argent avec une quintefeuille ou une molette en abîme (K). Dans un retrait du mur du couloir figure un pèlerin avec bourdon et coquilles, probablement le portrait du seigneur de Fouilloux. Un portique ou tombeau porte une inscription dont on ne distingue que les derniers mots BERNAT ET FOUCAULT et la date 1668 ; un fragment de statue, sans doute de sainte Catherine, provient de l'ancien décor au‑dessus de la porte (L). Le soubassement de la crypte est décoré de lignes de maçonnerie avec le monogramme IHS sur chaque pierre.

L'ermitage fut fondé en 1523 par Jacques Peyron, seigneur de Fouilloux‑en‑Arvert et chanoine du diocèse de Saintes, qui y résida sept ou huit ans avant de partir en 1531 pour l'île de Cordouan où il devint ermite et gardien de la Tour du Prince Noir, replacée ensuite par le phare de Cordouan. Après diverses acquisitions, Peyron fit donation de l'ermitage et de la grotte à la paroisse/à l'abbé de Sainte‑Croix de Bordeaux dans les années 1534‑1536 ; l'ermitage resta attaché à la mense abbatiale jusqu'en 1630. Les documents témoignent ensuite d'une longue période de silence ; on relève néanmoins l'installation de deux Camaldules en 1612, la présence en 1626 d'un sous‑diacre nommé Claude de Loriol, puis des affectations liées aux réformes et aux titulaires successifs (notamment Dom Michel Gasquet et Dom Charles Martin, dernier titulaire en 1645).

Par la suite, l'ermitage n'a plus été qu'une chapelle rurale parfois utilisée pour la messe et un lieu de dévotion pour la statue de sainte Catherine, en particulier par les marins. Des interventions de l'abbaye sont signalées en 1647; des tenures et possessions locales sont mentionnées en 1697; lors de la grande inondation d'avril 1770 la chapelle servit aux offices des réfugiés de l'Isle‑Saint‑Georges. En 1775 la démolition du portail et de la statue par le propriétaire entraîna des contestations des habitants de Cambes, sans succès, et l'ermitage sombra peu à peu dans l'abandon.

Aujourd'hui, il ne subsiste que des ruines et l'ensemble est fermé au public pour des raisons de sécurité en raison du risque d'éboulement.

Liens externes