Origine et histoire de l'Établissement templier
L'ancien établissement templier de Puy Fort Éguille se situe dans le hameau du même nom, à environ 7 km au sud‑est de Nérac (Lot‑et‑Garonne). Il dépendait de la commanderie d'Argentens et se compose d'une église Saint‑Jean‑Baptiste du XIIe siècle, d'un logis du XIIIe siècle et d'un pigeonnier, dernier vestige des communs disposés en U. À la fin du XIIe siècle, les seigneurs locaux se dessaisirent de leurs droits et du dîmaire au profit d'Argentens, et en 1260 de nouvelles donations renforcèrent la position de la commanderie. Un litige de juridiction opposa ensuite la commanderie aux seigneurs d'Albret : un paréage du 5 octobre 1283 répartit la haute, moyenne et basse justice entre les héritières de Bernard Ezi et la commanderie d'Argentens. En 1286, Amanieu VII d'Albret reconnut tenir Puy‑Fort‑Éguille du roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine. Malgré le paréage, les prétentions des Albret se poursuivirent et, en 1327, le sénéchal de l'Agenais occupa brièvement le site avant de le rendre au commandeur hospitalier d'Argentens, la commanderie ayant été dévolue à l'ordre de Saint‑Jean de Jérusalem depuis 1315. Au XVIe siècle, Nérac passa sous contrôle protestant et l'établissement dut subir des attaques ; un procès‑verbal de visite de 1650 signale l'ensemble en ruines. En 1563, pour contribuer au paiement prévu par l'édit d'aliénation des biens ecclésiastiques, le prieur de Toulouse vendit la maison de Puy‑Fort‑Éguille avec pacte de rachat ; elle fut achetée par Jeanne de Navarre, puis rachetée un an plus tard par le commandeur d'Argentens. En 1599, la juridiction de Puy‑Fort‑Éguille appartenait entièrement au commandeur d'Argentens. Des travaux de restauration furent entrepris au XVIIe siècle pour réparer les bâtiments endommagés lors des Guerres de religion. L'ensemble témoigne de la présence successive des Templiers, des Hospitaliers et des chevaliers de Malte dans le Néracais. La commanderie a été inscrite au titre des monuments historiques le 30 mai 2006.