Origine et histoire
L'établissement thermal de Chamalières, situé sur les communes de Chamalières et de Royat dans le Puy-de-Dôme (Auvergne‑Rhône‑Alpes), occupe le centre d'un parc jouxtant des vestiges gallo‑romains. Les sources y étaient connues dès l'époque romaine ; leur exploitation se développe après la Révolution lorsque la vente des terrains favorise la création de divers établissements, comme le bain des Pauvres, aménagé avec des baignoires creusées dans le roc, ou l'établissement Saint‑Mart, utilisé entre 1733 et 1828 puis détruit par une inondation en 1835. La source César est découverte en 1822. Des travaux municipaux de 1843 mettent au jour la grande source, d'abord exploitée avec une piscine médiévale, un bassin hexagonal et des cabines en bois. Le succès des bains et l'insalubrité des installations conduisent à la construction d'un établissement plus important dont les plans sont dressés par Agis‑Léon Ledru ; les travaux s'étendent de 1852 à 1856. La façade, d'inspiration néo‑antique et inspirée de la basilique de Constantin, présente trois baies en plein cintre séparées par des colonnes ioniques surmontées de statues, tandis que l'architecte introduit des références au roman auvergnat pour tempérer l'influence antique. À l'intérieur, l'établissement est doté d'installations modernes pour l'époque : 48 cabines de bains, salles de douches pulvérisées, douches d'acide carbonique, salles d'aspiration et piscine. En 1857 l'établissement est agrandi par une annexe destinée à la lingerie et par des cabines supplémentaires, puis reçoit plus tard un bâtiment sud. Le parc est aménagé avec la construction d'une buvette probablement vers 1900 et, entre 1884 et 1890, l'édification d'un casino et d'un théâtre. Le bâtiment principal comprend un avant‑corps central abritant le vaisseau du hall d'entrée et deux ailes latérales basses, fermées aux extrémités par des pignons en retour ; ces ailes, desservies par une galerie centrale plus élevée, accueillent les cabines de soins de première classe. Le décor intérieur associe menuiserie, carrelages polychromes, vitraux et peintures au pochoir ; le grand hall d'entrée est voûté d'arêtes avec voûtains peints, et les galeries latérales, elles aussi voûtées, sont rythmées en travées par des doubleaux retombant sur pilastres. Les cabines, aux entrées géminées, sont ornées de mosaïques. Un escalier d'honneur à doubles volées parallèles, doté d'une ferronnerie à torchères, conduit à un arrière‑palier éclairé en second jour par une verrière zénithale colorée. L'établissement thermal est partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 10 septembre 1990.