Origine et histoire de l'Établissement thermal
Salies-de-Béarn, surnommée « la cité du sel », se situe entre le gave de Pau et le gave d'Oloron, à 54 m d'altitude, en limite du Béarn et du Pays basque. La source salée de la commune remonte à plus de 200 millions d'années, issue de la présence ancienne de la mer et de dépôts de sel enfouis, puis mise en relief par les mouvements qui ont formé les Pyrénées. Le fort taux de chlorure et de sodium de cette eau s'explique par son parcours souterrain à travers des couches rocheuses et une épaisse strate de sel, qui lui apporte aussi de nombreux minéraux. L'exploitation de cette source est codifiée depuis le Moyen Âge : la Corporation des Parts-Prenants de la Fontaine Salée a été créée en 1587 et son droit de propriété reconnu en 1588 par Henri III d'Albret. En 1843 la concession fut attribuée à perpétuité aux Parts-Prenants ; la corporation existe toujours et demeure régie par le décret de Mac Mahon de 1876, ayant concédé en 1995 un bail de 99 ans à la SEM Catherine de Bourbon pour l’exploitation exclusive de la source Catherine de Bourbon. Pour être inscrit parmi les Parts-Prenants, il faut être descendant d’un Part-Prenant et résider à Salies depuis plus de six mois. Grâce à l'appui du docteur Charles Nogaret et aux revenus tirés de la fontaine salée, l'établissement thermal fut construit en 1857 avec une quinzaine de cabines et agrandi en 1880, puis la notoriété de la station s'accrut en partie sous l'impulsion du docteur Brice de Coustalé, qui attira une clientèle parisienne aisée. Un incendie détruisit l'établissement en 1888 ; il fut reconstruit dès 1889 par l'architecte palois Lagarde dans un parti pris romano-byzantin. Un nouvel incendie survint en 1893 et les travaux de reconstruction s'achevèrent en 1894 ; plus tard, une salle des fêtes qui complétait l'édifice fut remplacée par une piscine en 1930 après un incendie. Partiellement inscrit au titre des monuments historiques le 11 septembre 1997, l'ensemble thermal présente un corps central abritant l'accueil, une aile droite consacrée à la cure thermale et une aile gauche dédiée à la remise en forme et au thermoludisme. Les soins se fondent sur deux eaux thermales chlorurées sodiques fortement minéralisées et riches en vingt-six oligo-éléments, notamment magnésium, calcium, potassium et fer : l'eau minérale naturelle contient 300 g de sel par litre et 837 mg d'ion magnésium, tandis que les eaux mères constituent un concentré à 350 g de sel par litre. Par leur forte salinité et leur composition minérale, ces eaux possèdent des propriétés antalgiques, anti-inflammatoires et décontracturantes et sont utilisées dans des cures thermales médicalisées ; l'Académie nationale de médecine a indiqué en 1891 leur intérêt pour des prises en charge en rhumatologie, gynécologie et pour certains troubles du développement de l'enfant.