Origine et histoire
Les thermes Lédonia se situent à Lons-le-Saunier, au cœur du parc thermal Édouard Guénon d'environ sept hectares. Un premier établissement thermal avait été installé vers 1849 au Puits Salé et, sous la Seconde République, la découverte des sources salées de Perrigny relance l'activité thermale. Au sud-est de la ville, on crée un parc, divisé en parc de la ville et parc de la société des Eaux Minérales, réalisé par l'architecte paysagiste bisontin Henri Michel. Le projet d'établissement thermal est confié à l'architecte parisien Jean Reboul ; les thermes Lédonia sont fondés en 1892 et le projet est réalisé en 1894 à l'ouest du parc, en liaison avec celui-ci. L'ensemble, complété par un casino et une gare des Bains, offrait l'équipement de base d'une petite ville thermale. L'établissement a conservé ses structures d'origine tout en s'adaptant aux nouvelles pratiques du thermalisme et a été complété par un bâtiment annexe au sud en 1982. Le bâtiment principal est de plan rectangulaire, avec des ailes en retour au sud : il suit le plan-type de l'époque, avec deux ailes de cabines desservies par deux galeries séparées par le hall d'entrée, l'une destinée aux hommes, l'autre aux femmes. Une canalisation souterraine relie les thermes au Puits Salé et à la source Lédonia voisine. Lons‑le‑Saunier possède trois sources d'eau salée — Lédonia, Chavenay et Naparix — dont la minéralisation est proche de celle de l'eau de mer ; ces eaux, saturées à plus de 300 grammes de chlorure de sodium par litre, sont sulfureuses avec un important dégazage de sulfure d'hydrogène à l'émergence, bicarbonatées et riches en oligo‑éléments à l'état de traces (fer, cuivre, manganèse, zinc, calcium, magnésium, sélénium, fluor, arsenic). Ces eaux, impropres à la consommation et à l'emploi pur en bains, sont diluées à des concentrations adaptées. Depuis le Néolithique, le Jura et Lons‑le‑Saunier ont développé une importante activité liée aux vastes gisements souterrains de sel, illustrée notamment par les anciennes salines de Lons‑le‑Saunier, les salines de Salins‑les‑Bains et la saline royale d'Arc‑et‑Senans. Les eaux salées thermales de Lons sont recommandées pour le thermalisme et dans des indications médicales variées, notamment en rhumatologie, dermatologie, stomatologie, traumatologie, pour les séquelles ostéo‑articulaires, l'arthrose, l'énurésie, les troubles du développement chez l'enfant et en otorhinolaryngologie. Les thermes sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 5 décembre 1999 et le parc thermal depuis le 20 avril 1993.