Evêché , puis hôtel de police dans les Bouches-du-Rhône

Evêché , puis hôtel de police

  • 13002 Marseille
Evêché , puis hôtel de police
Evêché , puis hôtel de police
Crédit photo : Rvalette - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

2e moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures, y compris le portail sur rue (cad. E 32) : inscription par arrêté du 7 septembre 1978

Origine et histoire

Le palais épiscopal de Marseille, situé rue du Commissaire-Divisionnaire-Antoine-Becker dans le 2e arrondissement, a été construit à partir de 1648 ; ses façades, ses toitures et son portail sur rue sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 7 septembre 1978. Édifié au XVIIe siècle, il a été transformé au XVIIIe siècle puis entièrement remanié au milieu du XIXe siècle par l'architecte Henry Espérandieu lors de la construction de la cathédrale. Occupé aujourd'hui par la Police nationale, il est couramment désigné par métonymie sous le nom d'« évêché » et abrite le commissariat central de Marseille ainsi que la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ). Le site a succédé à plusieurs palais épiscopaux implantés à différents emplacements de la ville. En 2008, la découverte, près de la Major, d'une mosaïque paléochrétienne polychrome d'environ 15 m2 — reposant sur un lit de briques pilées liées par un mortier de chaux — laisse penser qu'elle provient d'un ancien palais épiscopal ; composée de milliers de tesselles de couleurs variées, elle représente des vases ornés d'acanthes, deux paires de paons se faisant face séparées par une tige de rose, motifs typiques de l'iconographie paléochrétienne du Ve siècle, encadrés de tresses et de roues géométriques. Cette mosaïque devait décorer une salle d'un vaste ensemble comprenant une église et un baptistère mis au jour lors de la construction de la nouvelle cathédrale au XIXe siècle, et son luxe suggère la volonté de l'évêque d'affirmer son rang. À partir du XIIIe siècle, l'évêché se trouvait près des remparts médiévaux, à côté d'une tour en grosses pierres dite « tour juive » ; le palais fut agrandi en 1337 par l'évêque Jean Gasc puis en 1351 par Robert de Mandagout, qui y joignit la « tour de Rostagnier » acquise à Rostan de Sabran et à la veuve Gui de Chateauneuf pour 90 florins or. En 1524, la nécessité de défendre la ville entraîna la destruction d'édifices jugés trop proches des remparts, dont le palais épiscopal et le couvent des Frères mineurs, contraignant les évêques à habiter des maisons particulières. Au début du XVIIe siècle, l'évêque Arthur d'Épinay de Saint-Luc obtint la concession d'un emplacement appelé la Fonderie pour un nouveau palais, mais les travaux furent véritablement lancés par Étienne de Puget après la cession de la juridiction de Saint-Marcel à la ville par une transaction du 29 mai 1647 ratifiée en juillet 1648 ; les travaux furent achevés par Toussaint de Forbin-Janson et, vers 1736, Monseigneur Henri de Belsunce fit établir une galerie. Transformé en bien national pendant la Révolution et utilisé comme dépôt, le palais fut rendu à l'évêché par ordonnance royale le 31 octobre 1822 ; des réparations, d'un montant de 66 820 francs, furent achevées à la fin de 1825. En application de la loi de séparation des Églises et de l'État, Monseigneur Pierre Paulin Andrieu fut expulsé le 20 décembre 1906 et la Police nationale s'installa dans les locaux le 1er juin 1908 ; face à l'insuffisance des locaux, un bâtiment moderne imaginé par l'architecte René Egger et réalisé par l'entreprise Labalette fut ajouté en 1950. Le site conserve son surnom d'« Évêché », mais la vétusté et l'inadaptation des bâtiments ont conduit à envisager la relocalisation des services dans le courant des années 2020.

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