Faïencerie de Niderviller en Moselle

Patrimoine classé Patrimoine industriel Faïencerie

Faïencerie de Niderviller

  • 4-6 Rue de la Faïencerie
  • 57116 Niderviller
Faïencerie de Niderviller
Faïencerie de Niderviller
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Faïencerie de Niderviller
Faïencerie de Niderviller
Faïencerie de Niderviller
Crédit photo : Auteur inconnuUnknown author circa 1900 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée ; propriété privée

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1700
1800
1900
2000
1735
Fondation de la faïencerie
1770
Vente à Adam Philippe de Custine
1802
Rachat par François-Henri Lanfrey
1827
Vente à Louis-Guillaume Dryander
Milieu du XVIIIe siècle
Incendie et reconstruction
1994
Inscription aux monuments historiques
2022
Faillite de la faïencerie
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Portail, mur de clôture, balustrades ; emprise au sol de la cour ; façades et toitures des bâtiments bordant la cour : remise, bâtiment principal, bâtiment des fours-bouteille, ancien bâtiment de la Direction ; escalier avec sa cage et sa rampe, dans le bâtiment principal (cad. 1 403/167, 404/167, 211/174, 212/174, 173) : inscription par arrêté du 30 décembre 1994

Personnages clés

Jean-Louis Beyerlé Directeur de la manufacture ayant recruté des artisans d'Alsace et de Saxe.
Adam Philippe de Custine Propriétaire de la faïencerie à partir de 1770, ayant poursuivi les innovations.
François-Henri Lanfrey Directeur ayant racheté la manufacture en 1802.
Louis-Guillaume Dryander Propriétaire de la manufacture à partir de 1827.

Origine et histoire de la Faïencerie

La faïencerie de Niderviller, fondée en 1735 en Moselle, est l'une des plus anciennes manufactures de Lorraine et l'une des trois dernières encore en activité parmi la trentaine créée au XVIIIe siècle. Installée sur un site riche en argile et bois, elle a tiré parti de sa proximité avec l'Allemagne pour associer savoir‑faire saxon et influences artistiques françaises, ce qui a valu à certaines de ses productions des comparaisons avec la Manufacture de Sèvres. La première phase de production utilisa la technique du grand feu et des décors inspirés de la faïence de Rouen ; après un incendie au milieu du siècle, la manufacture fut reconstruite et introduisit le petit feu, augmentant la finesse des décors floraux naturalistes et des ornements rocaille. Sous la direction de Jean‑Louis Beyerlé, la manufacture recruta des artisans d'Alsace et de Saxe et chercha à rivaliser avec les grandes manufactures de l'époque, ce qui provoqua des tensions avec les autorités et la manufacture de Sèvres en raison de la production de porcelaine dure. La manufacture développa des décors variés — bouquets influencés par Jean‑Baptiste Monnoyer, motifs d'origine allemande dits chatironnés, imitations de veines de bois — ainsi que des figurines et des séries plus populaires, parfois inspirées des modèles de la production royale.

Vendue en 1770 à Adam Philippe de Custine, la faïencerie poursuivit les innovations : lancement de la terre de pipe à décor naturaliste, production de paysages en trompe‑l'œil souvent en camaïeu et développement d'une importante production de statuettes signées par des artistes renommés. La manufacture acquit des moules et accueillit des sculpteurs et peintres qui permirent d'étendre la gamme des pièces, tandis que certains services en porcelaine polychrome furent offerts à des personnalités de l'époque. À la Révolution, la maison fut nationalisée après l'exécution de Custine, puis rouverte rapidement et continua d'innover, notamment dans la forme et les décors des vases et objets domesticatifs.

Au XIXe siècle la manufacture, rachetée en 1802 par son directeur François‑Henri Lanfrey puis vendue en 1827 à Louis‑Guillaume Dryander, adapta sa production face à la concurrence de Limoges en développant une faïence feldspathique utilitaire qui obtint une médaille à l'exposition de 1855. L'entreprise évolua ensuite vers des formes sociétaires et, au tournant du XXe siècle, créa des filiales à l'étranger et en Afrique du Nord avant de retrouver, au XXe siècle, une histoire de reprises familiales puis bancaires, des transformations en SCOP et des difficultés financières récurrentes. La faïencerie a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques en 1994, protégeant notamment les bâtiments de la manufacture et ses fours « bouteille ».

Les pièces de Niderviller figurent dans de nombreuses collections publiques : en France au Musée du Louvre, au Musée des Arts décoratifs, au Musée national de Céramique à Sèvres, au Musée lorrain de Nancy, au Musée de la Cour d'Or de Metz et dans plusieurs musées régionaux, et à l'étranger au Metropolitan Museum of Art de New York, au Smithsonian à Washington, au Museum für Kunst und Gewerbe de Hambourg, au Kensington Museum et dans des musées au Canada, en Suisse et en Scandinavie. Sur le marché des enchères, des pièces nationales du XVIIIe siècle atteignent des montants significatifs ; un bouquet de porcelaine a notamment été adjugé par Christie's en 2015 pour 21 250 €. La faïencerie a néanmoins connu de nouvelles difficultés à l'issue de la pandémie de Covid‑19 et a fait faillite en 2022 ; elle était récemment une filiale du groupe Les Jolies Céramiques.

Liens externes