Origine et histoire
Le château de Flers, appelé aussi Ferme d'en Bas, est situé chemin du Chat-Botté à Villeneuve-d'Ascq, dans le Nord ; il accueille le musée du château de Flers et l'office de tourisme de la commune. Une bâtisse de type seigneurial figurant dans l'album du duc de Croÿ en 1603 correspond probablement à l'actuel édifice. Au début du XVIIe siècle, le village de Flers dépendait de la vicomté de Croix. En 1656 Bonne Françoise de Haynin reçoit la demeure de Flers, dite « Domaine de Mastaing », en dot et l'apporte à son mariage en 1661 avec Michel de Kessel ; le domaine est alors remanié ou remplacé pour laisser place au château dont la construction s'achève en 1661. Le château demeure la propriété de la famille de Kessel jusqu'en 1747 et figure sur le terrier du prieuré de Fives en 1733. En 1745 Philippe Charles de Kessel fait donation du comté de Wattignies à son oncle Charles de Lannoy ; n'ayant pas de postérité, ses biens reviennent à la maison de Kessel puis échoient en 1747 à Philippe André de Baudequin. En 1770, Marie Claire Josèphe de Baudequin épouse le comte Ladislas de Diesbach, qui possède le château d'en Haut ; à la mort de son épouse en 1791 il hérite du « château d'en bas » sans l'habiter. Vers 1787 l'édifice subit des transformations : les meneaux des fenêtres sont supprimés, les plafonds à la française remplacés par des caissons, de nouvelles cheminées sont installées, le pont-levis ancien est remplacé par un pont moderne et la galerie à arcades est aménagée. À la Révolution, deux parentes du comte de Diesbach retournent en Suisse ; le château, confié successivement au bailli Lerouge puis au jardinier Ridez, est dévasté mais n'est pas confisqué car propriété d'un étranger. L'ancien château est transformé en ferme au XIXe siècle et, en 1936-1937, le domaine agricole est racheté par Paul Delesalle‑Dewas à la famille de Diesbach. Inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1951 et menacé de démolition en 1965, il est acquis par l'État en 1969 (expulsion liée à l'EPALE), puis par la communauté urbaine en 1973 et enfin par la commune en 1986. Des travaux de sauvegarde sont conduits par les architectes Maurice Salembier et Emmanuel Turcry dans les années 1974-1975 et en 1979, et la restauration intérieure des deux ailes conservées, dont le corps de logis, a lieu de 1986 à 1991. Depuis cette restauration, le château abrite le siège de l'office de tourisme de Villeneuve-d'Ascq et certains services municipaux. Le bâtiment, représentatif de l'architecture rurale flamande du XVIIe siècle, se compose de deux ailes en angle droit orientées au nord et à l'ouest ; il possédait à l'origine une troisième aile à l'est. Quatre salles en sous-sol sont aménagées en musée archéologique depuis 1991 ; le musée présente également des expositions temporaires consacrées à l'archéologie, à l'histoire locale et à l'ethnographie régionale.