Ferme de Bel-Air à Frangy en Haute-Savoie

Patrimoine classé Patrimoine rural Ferme

Ferme de Bel-Air à Frangy

  • Route de Moizy
  • 74270 Frangy
Ferme de Bel-Air à Frangy
Ferme de Bel-Air à Frangy
Ferme de Bel-Air à Frangy
Ferme de Bel-Air à Frangy
Ferme de Bel-Air à Frangy
Ferme de Bel-Air à Frangy
Ferme de Bel-Air à Frangy
Ferme de Bel-Air à Frangy
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Ferme de Bel-Air à Frangy
Ferme de Bel-Air à Frangy
Ferme de Bel-Air à Frangy
Crédit photo : Vignonneriedebelair - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

La ferme, soit la ferme en totalité avec en particulier ses quatre pièces aux décors peints, ainsi que son pigeonnier, son lavoir, son puits, les façades et les toitures du bâtiment agricole, métairie de l'ancien domaine (cad. C 1800, 1802 à 1805, 2558, 2212, 2213) : inscription par arrêté du 7 décembre 2010

Origine et histoire de la ferme de Bel-Air

La ferme de Bel‑Air se situe au lieu‑dit Bel‑Air, sur la commune de Frangy en Haute‑Savoie. Elle comprend un long corps de logis et un corps de dépendances agricoles organisés autour d'une cour étroite, ainsi que pigeonnier, bûcher et four à pain, lavoir et puits. Le logis comporte un étage de soubassement, un rez‑de‑chaussée habité et des combles, desservis par un escalier en vis inséré au milieu de la façade nord. Au rez‑de‑chaussée, un couloir central ouvre au nord sur la cuisine et au sud sur quatre pièces en enfilade, toutes ornées de peintures murales sur leurs quatre faces. Ces décors représentent des paysages terrestres et marins ; huit tableaux subsistent, montrant arbres feuillus, personnages vêtus à la mode du XVIIIe siècle et frégates. À l'étage, la demeure conservait autrefois plus d'une trentaine de décors peints ; huit d'entre eux sont parvenus presque intacts et deux de manière partielle, les autres ayant été masqués par du plâtre. Ces peintures seraient l'œuvre d'un artiste piémontais, sans identification précise, et les commanditaires semblent appartenir à la famille Bouvier. Le logis présente des murs en calcaire, des encadrements et chaînes d'angle en pierre de taille, des plafonds à la française, des cheminées des XVIIe et XVIIIe siècles et des meurtrières qui témoignent d'une architecture ancienne. La charpente actuelle résulte de travaux réalisés après une tempête ayant emporté une partie des tuiles ; des plafonds ont été ré‑ancrés au début du XXe siècle. Le pigeonnier rectangulaire à trois niveaux, situé à l'ouest du logis avec chaînes d'angle en pierre de taille, a connu diverses utilisations et ses cases furent probablement murées au XXe siècle. Le bûcher et le four à pain, au nord du logis, ont été profondément transformés au cours du dernier siècle ; seuls subsistent des vestiges de l'ancien four et de son conduit. Un réseau hydraulique ancien, appelé aqueduc Moisy‑Bel‑Air, conduisait l'eau depuis l'amont pour alimenter le lavoir public du hameau de Moisy, une fontaine intermédiaire aujourd'hui détruite, la fontaine de la propriété, le potager et le jardin d'agrément ; des caniveaux et un regard de décantation en pierre subsistent. Un puits, situé à l'angle sud‑est du logis, porte une couronne de pierre datée de 1760. Le corps de dépendances agricoles, long d'environ quarante mètres et doté d'un pignon à redents, a été prolongé à l'ouest au XXe siècle pour l'entreposage de matériel ; il appartient aujourd'hui à une exploitation d'élevage voisine. L'ensemble conserve des témoins de son activité viticole : caves voûtées, pressoir et une production connue jusqu'au milieu du XXe siècle, notamment de Roussette de Savoie cru Frangy Bel‑Air et de vins rouges. La cour centrale, très exiguë, est traversée aujourd'hui par le chemin rural de Gensenaz qui dessert le GAEC voisin ; deux bâtiments situés à l'est du logis ont disparu. Le domaine a été remanié à plusieurs reprises : certains éléments remontent aux XVe‑XVIe siècles et des agrandissements datent du XVIIIe siècle. La propriété a été liée successivement aux familles Bouvier et Chaumontet, qui en demeurèrent propriétaires jusqu'au début du XXe siècle, puis a été acquise par des cultivateurs‑propriétaires de Gruffy qui ont poursuivi une activité agricole. En 2004, des décors peints antérieurs à 1788 ont été redécouverts, et en 2009 des menaces de destruction d'un des corps de dépendances ont entraîné une mobilisation médiatique. L'ensemble des bâtiments — corps de logis, pigeonnier, lavoir, puits et bâtiment agricole — a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 7 décembre 2010. Les bâtiments sont actuellement occupés par leurs propriétaires et ne sont pas ouverts à la visite régulière, mais des visites privées restent possibles. Un marronnier séculaire situé au nord‑est du logis est le dernier vestige probable d'un alignement d'arbres lié à l'ancien aménagement paysager ; il se trouve aujourd'hui sur la propriété du GAEC voisin. Le site bénéficie d'engagements de conservation et a reçu le label de la Fondation du Patrimoine ; il est également membre de La Demeure Historique.

Liens externes