Ferme de Clastres à Sainte-Eulalie en Ardèche

Patrimoine classé Patrimoine rural Ferme

Ferme de Clastres à Sainte-Eulalie

  • Les Reynardeyres
  • 07510 Sainte-Eulalie
Ferme de Clastres à Sainte-Eulalie
Ferme de Clastres à Sainte-Eulalie
Ferme de Clastres à Sainte-Eulalie
Ferme de Clastres à Sainte-Eulalie
Ferme de Clastres à Sainte-Eulalie
Crédit photo : Pmb83 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Ferme dite Ferme de Clastres (cad. A 391) : classement par arrêté du 30 mai 1984

Origine et histoire de la ferme de Clastres

La ferme de Clastres, située au cœur du village de Sainte-Eulalie (Ardèche), est une chaumière en cours de réfection. Le toit, couvert de genêt, a été refait en priorité, puis l'intérieur : la charpente et les pièces de bois de soutien sont en cours de remplacement. Le bâtiment appartient à l'association Liger, également propriétaire de la ferme-mémoire Bourlatier du plateau ardéchois, et fait l'objet d'un projet d'envergure. Sur le terrain a été créé un jardin ethnobotanique qui s'agrandit chaque année et attire de nombreuses personnes désireuses de connaître la flore et l'usage des plantes médicinales locales.

Le domaine de Clastre est un ancien prieuré rural dépendant de l'abbaye vellave de Saint-Chaffre du Monastier. Le terme « clastre » désigne un lieu clos géré par des moines ; on retrouve la même appellation pour des dépendances de Saint-Chaffre à Montpezat en Vivarais et aux Sagnes, paroisse voisine de Sainte-Eulalie, dépendante de l’abbaye de La Chaise-Dieu. Il ne resterait rien du bâtiment médiéval, probablement installé à l'emplacement de la chaumière actuelle, et seules des fouilles archéologiques pourraient apporter des précisions sur cette période. Une découverte récente dans la prairie de Clastre atteste toutefois d'une présence humaine aux XIIe et XIIIe siècles.

Plusieurs documents d'archives éclairent l'histoire du domaine : le testament de messire Antoine Surrel, rédigé le 15 avril 1542 « dans la maison et claustre de Sainte Eulalie » ; un acte du 18 juin 1675 mentionnant Claude Haond de Rochemaure comme « rantier de la métheyrie de la Clastre de Sainte Aulaye », tenu de rembourser dix-sept livres à Jean Baudoin dit Panlon ; et, en 1695, Jean-Antoine Soleilhac, mari de Jeanne Moulin, qui est identifié comme granger, c'est-à-dire fermier de l'abbé de Saint-Chaffre. À la même époque, la Clastre abritait une femme dite la Gérenton, vivant de charité, ce qui indique l'existence de deux habitations sur le site. En 1697, Jean-Antoine Soleilhac accepte le bail du domaine de Bachasson pour six années. Lors de la mise en vente des biens nationaux le 16 juin 1791, l'ancien prieuré est cité comme « un domaine au terroir de Sainte-Eulalie appelé la Clastre composé d’une maison couverte à ginest » et est vendu pour 9 200 livres à Jean-Pierre Arnaud.

Les analyses dendrochronologiques présentées par Michel Carlat montrent que l'essentiel du bâti actuel date de 1571-1573, et qu'un remaniement du plancher du fenil et d'une partie de la charpente a eu lieu en 1738-1740. En 1862, le bâtiment a été agrandi vers l'ouest pour créer un logis supplémentaire couvert de lauze ; l'ancienne partie habitée, proche de l'ancienne cure, fut abandonnée lors de la reconstruction de l'église, ce qui a permis d'agrandir l'écurie. Le nouveau logis logeait alors deux habitations, l'une pour le propriétaire et l'autre pour son fermier. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1984.

Pour compléter cette notice, on pourra consulter les articles « Quand la prairie devient jardin... l'hort de Clastres » (Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, n°108, 2010) et « La chaumière de Clastres et son hort à Sainte-Eulalie » par Irma Roux et Fabien Landry (Les Cahiers du Mézenc, cahier n°26, 2014), ainsi que les notices et ressources disponibles dans la base Mérimée et auprès de l'association Liger.

Liens externes