Origine et histoire
Le domaine, implanté dans une clairière au milieu de bois, taillis et futaies, est isolé sur sa terre, loin du bourg. Il comprend trois bâtiments d'exploitation disposés en U autour d'une cour, ainsi qu'un logis placé au fond de la cour et commandant l'ensemble. La terre de Giez, reçue en aumône vers 1127, a fait partie du patrimoine foncier de l'abbaye cistercienne de Fontaines-les-Blanches jusqu'à sa vente comme bien national à la Révolution. À une époque non précisée, la grange fut concédée en métayage. Dans les baux du XVIIe siècle passés par l'abbé commendataire, les bâtiments sont décrits comme comprenant un corps de logis avec chambres à feu, garde-robes, un four, une grange et une écurie. Le logis a conservé quasiment intactes sa physionomie et sa disposition intérieure médiévales. L'analyse dendrochronologique des charpentes et des planchers situe sa construction entre 1288 et 1305. De plan rectangulaire et simple en profondeur, le bâtiment présente un rez-de-chaussée de plain-pied à l'ouest, surélevé au-dessus d'une cave à l'est, un demi-étage et un étage sous comble. À l'origine, un seul mur de refend définissait deux pièces à chaque niveau : cellier et salle commune au rez-de-chaussée, chambre à feu au-dessus du cellier, puis deux salles sous la charpente probablement desservies par une coursière en encorbellement en bois. L'étude souligne les traits d'une demeure de maître attachée à sa terre seigneuriale : organisation en ensemble avec cour et bâtiments d'exploitation, simplicité du plan, proportion des volumes, niveaux indépendants et programme mêlant fonctions résidentielles et professionnelles. Il subsiste en Touraine plusieurs bâtiments de ferme médiévaux ayant appartenu à des établissements religieux.
