Origine et histoire de la ferme de la Belleforière
La ferme de la Belleforière était à l'origine un manoir transformé en ferme fortifiée entourée de douves. La première mention connue remonte à 1306, lorsque Hachin Faverel vendit à Ernoul Caffet le « château de Belleforière » avec ses terres et ses tenanciers (BOURGEOIS, 2004). Aux XVe et XVIe siècles, la seigneurie appartient à la famille de Le Val ; en 1499 Martin de Le Val et son fils vendent le fief à Jacques de Coupigny, la transaction portant sur un manoir avec fossés, jardins, bois, prés et terres, assorti de la première justice et de la seigneurie vicomtière tenue du Grand Bâtard, ce qui rattache la seigneurie au comte de Beuvry. Belle-Forrière demeure dans la famille de Coupigny pendant près de trois siècles. Les bâtiments actuels ont été édifiés en 1698 sur l’emprise des constructions antérieures, probablement après les troubles de la guerre de Trente Ans ; une pierre datée est encore visible dans le mur extérieur de l’aile est, alors orientée côté jardin. L’ensemble est construit en briques sur un soubassement de grès. À l’origine ferme basse, le pigeonnier servait d’observatoire et faisait partie d’une ligne de défense destinée à protéger Béthune. Une tour quadrangulaire marque la jonction avec la façade sud ; la tour qui lui faisait pendant à l’angle sud-est a été détruite au cours de la Première Guerre mondiale. La partie droite du site correspond à une porcherie installée dans la seconde moitié du XXe siècle. Le cadastre napoléonien de 1833 montre une implantation de bâtiments proche de celle d’aujourd’hui et met en évidence l’importance du réseau de fossés et ses liens avec le cours d’eau La Loisne, l’accès via le pont de bois au sud-est n’y étant pas représenté. En 1876, la propriété passe dans la famille du marquis de Baynast de Septfontaines et est décrite comme une ferme comprenant granges, étables, écuries et dépendances sur 24 hectares. L’histoire précise entre 1876 et la Première Guerre mondiale reste à déterminer, mais une partie de l’habitation, le bâtiment à gauche de la porterie, a été reconstruite après le conflit. À partir de 1936 la ferme est occupée par M. Dehosse, cultivateur. En 1970 le comte Lionel de Baynast de Septfontaines cède la propriété à Roland Catteau-Alluin, cultivateur sur place depuis 1963 ; de nombreuses transformations y sont alors réalisées pour faciliter l’élevage intensif de porcs et la culture d’endives (BOURGEOIS, 2004). La propriété est vendue en avril 2001, puis obtient divers labels et l’inscription aux Monuments historiques des façades et des toitures en 2007. Aujourd’hui la ferme est une demeure et un lieu de location pour réceptions.
