Ferme de la Rançonnière à Crépon dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine rural Ferme

Ferme de la Rançonnière à Crépon

  • R.D. 65
  • 14480 Crépon
Ferme de la Rançonnière à Crépon
Ferme de la Rançonnière à Crépon
Ferme de la Rançonnière à Crépon
Ferme de la Rançonnière à Crépon
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Ferme de la Rançonnière à Crépon
Ferme de la Rançonnière à Crépon
Crédit photo : Roi.dagobert - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1ère moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Porche d'entrée du XVIIe siècle (cad. B 12) : inscription par arrêté du 15 juin 1927 ; Façades et toitures du logis principal et des communs (cad. B 12) : inscription par arrêté du 5 novembre 1970

Origine et histoire de la ferme de la Rançonnière

La ferme de la Rançonnière, ancien manoir de Biéville, est une demeure du Bessin située sur la commune de Crépon (Calvados) et partiellement inscrite au titre des monuments historiques. Elle se trouve à 550 mètres au sud-sud-est de l'église Saint-Médard-et-Saint-Gildard de Crépon. Le manoir, dont la première construction remonte à la fin du XIVe siècle, dépendait de l'ancien fief de Biéville et appartenait à la famille du Chastel au moins depuis 1463 jusqu'à la fin du XVIIe siècle. La tour du logis date du XVIe siècle; au cours de la première moitié du XVIIe siècle, tous les bâtiments furent reconstruits à l'exception de cette tour, vidée de son escalier en vis et décorée au rez-de-chaussée d'une peinture murale portant les armoiries de la famille du Chastel. En 1710 le domaine fut transmis à Jean Antoine de Costard, sieur de la Rançonnière, dont le nom fut donné à la propriété. Le colombier a été démoli après le cadastre de 1809; son existence est toutefois attestée sur des plans anciens. Le domaine passa ensuite entre plusieurs propriétaires, dont les Servantes de Jésus dites Sœurs Hospitalières de Saint Louis à Caen. Pendant la Seconde Guerre mondiale la ferme fut réquisitionnée par l'armée allemande et utilisée comme camp militaire, puis libérée en juin 1944. À partir de 1967 des chambres furent proposées aux touristes, l'activité hôtelière commença en 1970 et la restauration en 1988. Restaurée et meublée d'antiquités, la demeure a vu l'aménagement d'un jardin par un architecte paysager en 2007 et a reçu le premier prix du concours "Fleurir la France" en 2008.

Les bâtiments sont construits en pierre calcaire extraite des carrières d'Orival; seuls le portail, les entourages des portes et fenêtres et les chaînes d'angle sont en pierre de taille, les murs étant en moellons non enduits. L'ensemble forme une ferme-manoir, réunissant des éléments de prestige tels que le portail monumental, la tour d'escalier du logis et le colombier anciennement signalé sur le cadastre. Les créneaux et échauguettes, vestiges d'une esthétique défensive, relèvent plus de l'affirmation de statut que d'une véritable fortification destinée à résister à une attaque militaire.

Le portail, daté du XVIIe siècle comme la plupart des constructions, ferme une grande cour; il comprend une porte charretière encadrée par deux portes piétonnes dont l'une est murée, et il est surmonté d'une fausse courtine crénelée. Deux échauguettes en encorbellement flanquent l'ensemble; elles sont percées de meurtrières et coiffées d'un dôme carré portant un petit amortissement. Le logis principal est un bâtiment rectangulaire d'un étage sur rez-de-chaussée, couvert d'ardoise et encadré de deux pavillons symétriques; la façade sur cour présente quatre travées à alignements verticaux, des lucarnes à fronton triangulaire et une porte principale du XVIIe siècle surmontée d'un tympan sculpté et précédée d'un perron.

À l'arrière, la haute tour du XVIe siècle, caractéristique du Bessin, se distingue par son encorbellement supérieur et une petite tourelle abritant un escalier donnant accès à une pièce de surveillance. La partie inférieure, polygonale et proche du carré, est percée de deux fenêtres étroites et hautes; l'escalier en vis originel fut détruit au XVIIe siècle et n'en subsiste que des traces. Au rez-de-chaussée, le revêtement de plâtre dégage une salle circulaire ornée d'une peinture murale du début du XVIIe siècle représentant une chasse à courre avec décors végétaux, quelques canards et motifs losangés, et portant les armoiries de la famille du Chastel; un trompe-l'œil figurant un pigeonnier avec des oiseaux est également conservé.

À droite du portail, en entrant dans la cour, se situe un pressoir imposant doté d'une large porte cintrée pour le passage des charrettes; au rez-de-chaussée se trouvaient le tour à piler et le pressoir à longue-étreinte, tandis que l'étage servait au stockage des pommes. Les lucarnes visibles aujourd'hui ont été installées après 1994. Face au pressoir et à angle droit avec le logis se trouve le logement des fermiers ou des ouvriers; une ancienne étable est encadrée par deux passages cochers en plein-cintre, l'un ouvrant sur la seconde cour, l'autre étant fermé et accolé à une construction du XXIe siècle reliée à l'ancienne grange. D'autres étables et une ancienne porcherie occupent l'alignement opposé au logis; dans la seconde cour se trouve une grange pourvue d'une porte piétonne et de deux petites baies cintrées visibles sur une photo antérieure à l'ajout de fenêtres modernes, et un corps de bâtiment neuf a été ajouté entre cette grange rénovée et l'aile ouest.

Plusieurs dépendances ont été percées d'ouvertures supplémentaires et leurs intérieurs transformés pour l'exploitation en hôtel-restaurant. Outre les échauguettes du portail, trois autres sont encore visibles: une à l'angle nord-est du logement des ouvriers, une plus petite sur le mur ouest d'une étable, et une troisième, de forme arrondie, réemployée à l'angle d'un mur de clôture au sud-est. L'ancien petit portail cintré qui donnait accès au verger a été fermé et l'espace libre entre le logis et les logements construit; la cour est désormais complètement close de murs. La propriété comprenait autrefois un verger, un champ de labour, une mare et deux bois taillis, et elle était entièrement entourée de murs dont subsistent des vestiges rue de la Chasse-Saint-Avoie et autour du parking récent; d'autres échauguettes et une tourelle carrée qui protégeaient la propriété ont été détruites. Les archives communales de Crépon font mention d'un souterrain reliant la ferme au château de Creully, distant de trois kilomètres, pouvant servir au passage d'attelages en cas de siège.

Au titre des monuments historiques, le porche d'entrée du XVIIe siècle est inscrit par arrêté du 15 juin 1927, et les façades et toitures du logis principal et des communs sont inscrites par arrêté du 5 novembre 1970.

Liens externes