Origine et histoire de la Maison du Patrimoine
La ferme dite Maison du patrimoine bornandin est une ancienne ferme traditionnelle du Grand-Bornand (Haute-Savoie), située sur l'envers de Villeneuve entre le massif des Bornes et la chaîne des Aravis. Occupée au moins depuis 1730 et figurant sur la mappe sarde de 1728, la maison a été reconstruite en 1830 ; une poutre portant la date de 1597 atteste l'emploi d'éléments plus anciens. Restaurée et aménagée en musée, elle présente la vie paysanne locale ainsi que l'architecture et le mobilier en bois typiques de la vallée. Bâtie en épicéa, la structure se compose de madriers empilés et équarris assemblés aux angles par des encoches à tiers-bois et raidis par des pièces verticales clavetées ; la couverture est réalisée en ancelles (tuiles de bois). Le soubassement, qui occupe la moitié de la surface, est en pierres brutes liées au mortier de chaux et de sable et abrite caves et étables. Le rez-de-chaussée comprend l'étable principale, la bergerie et les caves ; une "gaine à la jument" permettait d'acheminer le foin de la grange vers l'écurie en contrebas. L'habitation s'organise autour de la cuisine, la "cozna", qui dessert l'ensemble des pièces ; la pièce à vivre, la "peille", servait aussi à la fabrication du reblochon avant son transfert en cave. Une petite pièce attenante faisait office de garde-manger et a pu être occupée par un parent célibataire ; la chambre des parents, dans l'angle avant, a été ajoutée au début du XXe siècle. La cuisine donne accès à l'écurie des vaches, capable d'accueillir dix à douze animaux, ainsi qu'à une autre écurie en amont pour le petit bétail. Une galerie destinée au séchage du linge contourne la maison et conduit aux toilettes, appelées "cacatis". Le dernier niveau est entièrement occupé par la grange, vaste espace divisé en trois parties : "l'oëtre" au-dessus des écuries pour le battage et l'engrangement des moissons, le "soli" ou fenil, et les solarets qui ceinturent la grange sur trois côtés pour le séchage des foins. Au centre se dresse le pilier central, la "pointe d'âne". Des perches transversales, calées par des pierres, maintiennent l'ensemble de la toiture et servent également de garde-neige. Inscrite au titre des monuments historiques par arrêté le 19 septembre 2007, la maison du patrimoine bornandin est aujourd'hui un des éléments protégés du patrimoine communal ; un petit grenier adjacent permettait de conserver récoltes et objets précieux.